La Belgique, c’est fantastique !

Le BIFFF n’a jamais vraiment été une terre propice pour que Cinevox vienne y collecter des informations de nature à nourrir son site. Il n’empêche que cette manifestation fantastique (dans tous les sens du terme) est sûrement ce qu’on fait de mieux chez nous: dingue et passionné, excentrique et encyclopédique, ce délirant rendez-vous est devenu au fil des ans un des joyaux de la couronne, une véritable fierté chez nous.

Évidemment, cet antre du film déviant (ce qui n’est pas péjoratif) ne propose que rarement des œuvres belges. Mais c’est la production nationale qui veut cela, pas le festival lui-même, car à chaque fois que c’est possible, les organisateurs offrent des créneaux de choix aux délires noires, jaunes et rouges. Ce sera encore le cas cette année avec une pleine journée consacrée au cinéma d’ici. (Presque) incroyable, mais (exceptionnellement) vrai.
Bref, c’est le genre d’article que nous n’aurions jamais osé publier le 1er avril…

 

 

La journée belge programmée le 12 avril commencera donc par une conférence-débat sur les 10 ans du Tax Shelter.  Son impact positif sur l’économie du cinéma belge est salué de manière unanime. Chaque année un nombre croissant de sociétés ont recours à cet outil financier et jouissent en contrepartie d’une exonération fiscale à hauteur de 150% de leur investissement. 2012 a vu le principe renouvelé, mais en ce début de 2013, les administrations concernées examinent la possibilité d’amender le texte pour recadrer l’utilisation et renforcer l’impact du tax shelter. Quelques spécialistes profiteront du BIFFF pour expliquer ce qui fonctionne et ce qui marche moins bien, comment le mécanisme pourrait être encore un peu plus utile aux professionnels de l’audiovisuel belge.

 

Après la pause déjeuner, les spectateurs auront droit aux projections des courts métrages en et hors compétition. 12 courts tenteront ainsi de séduire les différents jurys qui remettront le Grand Prix du Festival (Prix Michel Devillers) et le Méliès d’Argent du Court-métrage, mais aussi un Prix Sabam, un Prix La Trois et un Prix Fedex, un Jury Jeunesse (constitué de gagnants du concours scénario organisé par la Confédération parascolaire) et un prix du jury Presse UPCB, nouveauté cette année.

Parmi les acteurs qui ont participé à ces courts, on pointe Bernard Yerlès, Jérome Colin, Pierre Lekeux, Jean-Jacques Rausin, Éric Godon ou Serge Larivière.  Du beau monde. Et de jeunes actrices un peu moins connues, mais qu’on ne demande qu’à découvrir.

 

 

Huit films seront également présentés hors compétition avec quelques pépites déjà identifiées : Fable Domestique d’Ann Sirot et Raphaël Balboni  (voir photo ci-dessus) avec Laurent Capelluto, Sandrine Blancke, Philippe Grand’Henry, Adèle Deliège et Vincent Lecuyer  ou Mort d’Une Ombre de Tom Van Avermaet  avec Matthias Schoenaerts, Peter Van den Eeden, Laura Verlinden et Benjamin Ramon. Plus six autres films intrigants.

 

L’après-midi se poursuivra avec la découverte des résultats du workshop 2013. Chaque année le Workshop « Bruxelles Fantastique »  du BIFFF permet à des étudiants de deux écoles de cinéma bruxelloises (la RITS et l’INSAS) de se frotter à la réalisation de deux courts-métrages, sous la supervision d’un artiste ayant fait ses preuves dans le cinéma de genre, en l’occurrence Julian Richards réalisateur et scénariste anglais qui avait ouvert les hostilités au BIFFF en 1997 avec DARKLANDS, qui rafla le Méliès d’Argent à Fantasporto !

Outre la satisfaction du travail bien fait et des groupies par centaines, le vainqueur recevra le Eye-Lite Award, 2500  euros de matériel d’éclairage destiné au prochain projet du gagnant. Le jury remettra également deux prix pour encourager les jeunes promesses qui sont sortis du lot pendant le festival.

 

 

Toute journée idyllique ne peut se terminer qu’en apothéose. Ce sera aussi le cas le 12 février avec la projection de deux longs métrages. À 18h, les cinéphiles curieux découvriront le très étrange Abracadabra de Lucile Desamory (phptp ci-dessus, voir bande-annonce ICI). A 20h, bien vu, le BIFFF accueillera un film qui va forcément faire fureur dans le cadre très peu feutré du festival: Au Nom du Fils de Vincent Lannoo, un des seuls réalisateurs belges qui a un strapontin réservé à l’année au festival quel que soit le lieu où il est organisé.

 

La salle Henry le Bœuf est une des plus belles de Belgique. Ici lors du Be Film festival 2011 [avec quelques visages connus]

 

Car oui, on terminera par où tous les autres commencent, le festival a déménagé cette année dans un lieu magnifique. Après l’inconfort sympathique du Passage 44, après Tour et Taxis, le BIFFF débarque au Palais des Beaux-Arts. Un écrin de prestige pour ce festival. Parce qu’il le vaut bien

 

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