Le Festival Filmer a tout prix s’est déroulé du 23 novembre au 2 décembre à Bruxelles et s’est clôturé ce samedi soir avec la remise de ses prix. Deux compétitions étaient consacrées à l’a production belge, l’une dédiée aux courts métrages, l’autre aux longs.
Compétition belge Courts Métrages
- Prix Cinergie
Angelika de Léopold Legrand
« Courageuse et provocatrice, Angelika prend tout en dérision, se moque et rit trop fort, frappe les arbres qui eux, au moins, ne risquent pas de rendre les coups. Aucun voyeurisme dans ce parti pris de coller aux basques de ce petit et immense personnage, mais au contraire la volonté pratique d’éviter tout jugement moral et tout psychologisme.
Le jury de Cinergie a été séduit par la créativité cinématographique du réalisateur, autant que par son sujet, et sa capacité de mettre en scène pour mieux faire ressentir le réel. En réalisant ce film d’école dans des conditions de temps limité, Léopold Legrand prouve son ingéniosité pour dompter les contraintes, qualité indispensable pour devenir un vrai réalisateur. »
- Prix de la Critique – SABAM
Si tu me poses la question de Siham Bouzerda
« Ce film nous a beaucoup émus. La réalisatrice de manière très simple et très dense aborde le Bruxelles d’aujourd’hui. Sa pertinence et sa générosité offrent à la parole l’espace et le temps nécessaire….Son film nous raconte notre présent, en marge des préjugés et des discours convenus ».
Mention pour Angelika de Léopold Legrand
« C’est rare de découvrir des enfants si naturels à l’écran, et la personnalité et la maturité de la jeune Angelika nous a beaucoup touchés, aussi. Un cinéaste à suivre ! »
- Prix du Regard Citoyen
Angelika de Léopold Legrand
« Notre jury constitué de 40 citoyens de Bruxelles, Charleroi et La Louvière ont attribué, après une délibération passionnée, leur prix au film Angelika de Léopold Legrand pour son portrait poignant et complexe d’une enfance par comme les autres. »
Compétition belge Longs Métrages
- Prix Quadrature du Cercle
Kalès de Laurent Van Lancker
« Kalès nous parle d’une problématique encore très actuelle : la vie des migrants dans la jungle de Calais. En donnant la parole et la caméra à un groupe de migrants, le réalisateur réussit un film participatif où les dimensions humaines et collectives sont mises en avant. Petit à petit, c’est de l’intérieur du camp qu’on découvre le quotidien qui se crée, avec ses usages et ses coutumes. L’immersion sensorielle dans laquelle nous plonge le documentaire nous fait ressentir le froid et le vent mais aussi l’amitié et la solidarité qui y règnent. Conscients de la trajectoire de vie sur laquelle ils sont, ces hommes debout nous donnent une petite leçon d’humanité. »
- Prix CBA – WIP – Dérives
Rythm et Intervals de Comes Chahbazian
« Les ateliers d’accueil CBA et WIp et l’atelier de production Dérives ont tenu à remettre leur prix à Rythm et Intervals, de Comes Chahbazian pour la singularité de sa forme et la rigueur de son écriture et pour les parallèles audacieux qu’il ose entre deux discipline qu’a priori tout oppose mais qui ici se répondent.
Par ailleurs, les responsables des trois ateliers tiennent aussi à souligner la qualité d’ensemble des films de la section panorama, en attribuant des mentions à deux films jeunes et audacieux qui s’inscrivent dans une démarche d’atelier : Les deux visages d’une femme Bamileke, de Rosine Mbakam et Sunnyside de Frederik Carbon. »
- Prix Documentaire sur Grand Ecran
Oltremare (Colonies Fascistes) de Loredana Bianconi
« Pour l’ampleur des investigations et le choix de donner la parole à ceux qui ont vécu cette histoire de l’intérieur, pour la mise en récit et le travail sur les images d’archives, pour avoir porté à notre connaissance un chapitre méconnu de l’histoire de la colonisation. »
- Prix Studio l’Équipe
La Fleurière de Ruben Desiere
« La Fleurière est un film qui propose un dispositif cinématographique original et inventif à la croisée des chemins – entre fiction et réalité – permettant à une parole documentaire de fleurir – au sens vrai du terme – sur le terreau d’une trame fictionnelle offrant une métaphore puissante de notre société contemporaine. Pour une fois, ceux qui sont mis au ban du système se rachètent une dignité en dévalisant celui-ci en son cœur. C’est poétique, vrai, rare et libérateur. »
- Prix du Jury – SCAM
Oltremare (Colonies Fascistes) de Loredana Bianconi
« Oltremare (Colonies Fascistes) est un film à la fois exigeant et minutieux dans son traitement. La proposition cinématographique peut paraître classique mais il n’en est rien. Les voix des protagonistes et les lettres de l’oncle sur des images d’archives font retentir fortement la grande histoire dans ce qu’elle a de tragique et de complexe. C’est un film juste et immensément politique, il nous parle des silences de l’histoire, mais surtout du présent. »
- Grand Prix – Prix Fédération Wallonie-Bruxelles
Kalès de Laurent Van Lancker
« La réussite à la fois politique et poétique d’un film comme Kalès tient dans son point de vue et ses partis pris esthétiques : s’immerger dans la « jungle » de Calais, donner la parole aux migrants tout en les faisant participer à la création du film, faire entrevoir avec mots et lumière un autre monde qui ne trahirait jamais la vie intérieure des protagonistes. Kalès incarne le meilleur du documentaire dit de création, où il s’agit moins d’épuiser le réel que l’enrichir. »