Jérémie Renier et L’Ordre des médecins

Simon, 37 ans, est un médecin aguerri. L’hôpital, c’est sa vie. Il côtoie la maladie et la mort tous les jours dans son service de pneumologie et a appris à s’en protéger. Mais quand sa mère est hospitalisée dans une unité voisine, la frontière entre l’intime et le professionnel se brouille. L’univers de Simon, ses certitudes et ses convictions vacillent…

L’Ordre des Médecins se passe presque intégralement au sein de l’hôpital, des chambres des malades aux lits d’examen, en passant pas les salles de repos du personnel ou des familles. L’hôpital y est plus qu’un décor, c’est un organisme vivant, qui accueille la mort au quotidien, un univers immense, où se joue ce qu’il y a de plus intime. Dans cette micro-société, le médecin est roi. Simon a l’assurance de ceux qui tiennent votre vie entre leurs mains. Son professionnalisme et son engagement semblent parfois transmettre une certaine froideur, un indispensable détachement.

Mais l’admission de sa mère change la donne, d’autant que sa rechute ne laisse rien présager de bon. Le médecin, soudain, est mis brutalement face à son impuissance. La carapace se fissure, et la lucidité avec. Dans le rôle de Simon, Jérémie Renier apporte sa densité. D’abord dans la retenue, il laisse lui aussi peu à peu se fissurer la carapace de son personnage, laissant tomber la blouse en même temps que ses inhibitions. Face à l’impasse médicale et professionnelle, le privé et l’intime reprennent la main.

Pour l’anecdote, Jérémie Renier retrouve au casting de ce film la comédienne française Zita Hanrot, qu’il a dirigée récemment dans son premier film en tant que réalisateur, Carnivores, co-réalisé avec son frère Yannick Renier. L’Ordre des Médecins sort le 23 janvier, et l’on verra prochainement le comédien belge à l’affiche de Frankie d’Ira Sachs, aux côtés d’Isabelle Huppert, Marisa Tomei, Greg Kinnear…