Jérémie Renier affronte la critique à Cannes

La semaine de la Critique vient tout juste de révéler son line-up 2015.

Pas de films majoritairement produits en Belgique en vue, mais une très belle coproduction due à Tarantula, emmenée par un de nos tout meilleurs comédiens.

 

 

 

 

Afghanistan 2014. À l’approche du retrait des troupes, le capitaine Antarès Bonassieu et sa section sont affectés à une mission de surveillance dans une vallée reculée du Wakhan, frontalière du Pakistan.

Malgré la détermination d’Antarès et de ses hommes, le contrôle de ce secteur supposé calme va progressivement leur échapper. Par une nuit de septembre, des soldats se mettent à disparaître mystérieusement dans la vallée.

 

Pour un scénario très étrange, voilà un scénario très étrange. À sa lecture, on pense à la fois à Dog Soldier et à Piégé. Mais sur un tempo et avec des ambitions différentes. Presque métaphysiques.

L’idée de confronter des soldats en territoires hostiles à une force inconnue est originale et passionnante, encore faut-il ne pas des perdre en chemin.

Clément Cogitore, qui a signé outre la réalisation du film, son scénario a mené sa mission à bien

 

« Ni le ciel ni la terre est un film sur la confrontation des hommes avec le mystère et le sacré », explique le réalisateur. « Cette question m’a toujours profondément passionné et est centrale dans mon travail.  Cette capacité et ce désir qu’ont les hommes à croire en des choses invisibles ou irrationnelles me fascinent, tout comme me fascinent les récits qu’ils se construisent pour parvenir à coexister avec ces mêmes choses, qu’ils ne comprennent pas et qui par là les dépassent. Moi-même, en  tant  que  «raconteur d’histoire», je sens dans ce processus, l’origine même de mon travail, sa nécessité. »

 

 

« Inscrire cette histoire dans un contexte où la notion de sacré est génératrice de conflits violents, traiter de vertiges métaphysiques dans une époque où le contrôle du  corps et de l’esprit semblent total, chercher dans cette époque les points de contact, de frictions ou cette question va pouvoir faire sens et se déployer : voilà les raisons qui ont porté ce récit en Afghanistan aujourd’hui. »

 

Film français produit par les Parisiens de Kazak, Ni le Ciel ni la terre est aussi très belge. C’est Tarantula  quil’a coproduit ici, épaulant le projet de bout en bout.

 

 » En 2011, j’ai participé aux ateliers ACE avec Jean-Christophe Reymond » explique Valérie Bournonville, la productrice belge avec Joseph Rouschop. « Comme dans chaque formation, des liens se sont créés, des envies de cinéma similaires se sont développées et des manières de travailler proches ont donné à penser qu’une collaboration était possible.

 

C’est avec Ni le ciel ni la terre (développé sous le titre Le Front du Wakhan) que s’est présentée l’opportunité de travailler ensemble.

Nous avons reçu le projet alors que le scénario était en cours de travail, notre intérêt était déjà très ferme, mais le financement n’était pas encore en place. Le film a reçu en France diverses aides à l’écriture et au développement en plus des participations au Torino Film Lab, au Cinemart et au Festival des Arcs.

En octobre 2013, le CNC soutenait le film et Jérémie Renier confirmait son envie de jouer le rôle d’Antarès Bonassieu.  »

 

Le plus imprévisible des acteurs belges signe ici pour la deuxième fois une composition de soldat après sa prestation dans Le Grand Homme de Sarah Leonor. Il se frotte aussi à nouveau au surnaturel après le court métrage Intus et le tout récent Waste land.

Habitué du Festival de Cannes, Jérémie y a décroché la Palme d’or en 2005 avec l’Enfant des frères Dardenne. L’an dernier il était en compétition pour St Laurent.

 

 

Autour de lui, un casting de choix a été composé: Kevin Azaïs (photo ci-dessous), frère de Vincent Rottiers et César du meilleur espoir 2015 pour les Combattants (à l’affiche cette semaine de L’année prochaine), Swann Arlaud (aussi à voir bientôt dans Baden baden, une production… Tarantula) et l’intense Finnegan Oldfield.

 

Le film a été tourné au Maroc et à Paris en septembre 2014. Il a duré 31 jours.

 

 

 » Ce film constitue ensuite une étape essentielle dans mon travail », précise le réalisateur. « Je m’éloigne d’un cinéma peu narratif (Parmi Nous, Visités) pour me diriger vers un récit à la dramaturgie classique que je souhaite solide et affirmée, portée par des personnages que je souhaite incarnés et généreux.

Ce projet prolonge d’autre  part  mes recherches documentaires autour de la question de la foi au  sens large, tant dans ce qu’elle a de plus usuel  :  la foi en l’apparence, et en la parole de l’autre (Bielutine ou Un archipel), que dans ce qu’elle a de plus métaphysique;  la foi en l’invisible et en  la  présence  de Dieu (Braguino – projet que je développe autour de communautés mystiques orthodoxes recluses au fond de la taïga sibérienne). »

 

Intrigant et réussi sur le papier, Ni le ciel ni la terre sera donc présenté à la semaine de la critique. C’est là qu’on découvrira s’il tient aussi toutes ses promesses sur l’écran. Mais nous sommes très optimites

 

LES LONGS METRAGES DE LA SEMAINE DE LA CRITIQUE

Film d’ouverture

Les Anarchistes d’Elie Wajeman

Longs-métrages

Degrade, Arab et Tarzan Abunasser

Krisha, Trey Edward Shults

Mediterranea, Jonas Carpignano

Ni le ciel, ni la terre, Clement Cogitore

Paulina, Santiago Mitre

Sleeping Giant, Andrew Cividino

La Tierra y la sombra, Augusto Cesar Acevedo

Séances spéciales

Les Deux Amis, Louis Garrel

Film de clôture

La Vie en Grand de Mathieu Vadepied

 

Pour revivre l’annonce de la sélection diffusée sur Youtube:

 

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