Je suis supporter du Standard – Une belge comédie romantique

Ces deux dernières années, la plupart des clichés concernant le cinéma belge francophone volent en éclats : les comédies se multiplient (Morrocan Gigolos, Je te Survivrai,…), les producteurs s’aventurent dans le domaine de la comédie familiale (Une Chanson pour ma mère), osent les films noirs (Le Monde nous Appartient, Alleluiah), le revenge movie (Au nom du fils), la fable métaphysique (Dead Man Talking). Il ne manquait à cette belle série qu’un genre encore peu usité chez nous : la comédie romantique.

C’est chose faite avec le premier long métrage de Riton Liebman en tant que metteur en scène qui arrivera dans nos salles le 5 juin (une sortie signée O’Brother), une semaine avant en France. Il est bien sûr trop tôt pour entrer dans le vif du sujet, mais pas pour titiller votre curiosité.

 

 

 

Déjà le titre est atypique : Je Suis Supporter du Standard, ça ne fait pas très comédie romantique… Ha oui, mais vous la découvrirez sous peu : l’affiche joue de ce paradoxe. Car si le cinéma belge se diversifie dans les genres les plus inattendus, les plus espérés, il le fait sans renier une seule seconde sa véritable identité: le décalage légèrement surréaliste qui est le sel de sa personnalité; un humour pince-sans-rire qui est aussi du pur Riton Liebman, contenu, nuancé par des mimiques et un ton sérieux. Dans la vie, c’est pareil : quand il s’adresse à vous, difficile de savoir à quel degré Riton évolue. Au poker, l’artiste doit faire merveille.

 

Riton qui a écrit et réalisé le film interprète Milou, un homme pour qui le football est une drogue, une religion qu’il pratique en fanatique, se faisant un devoir de contribuer par tous les moyens, à la victoire de son équipe : le Standard de Liège.

Quand il n’est pas en excursion avec son fidèle disciple Looping (David Murgia en roue libre, hilarant!), Milou commente les dernières informations footballistiques au café de M. Raymond son vieil ami et mentor. Il transforme même à la sauce football les questions du code de la route qu’il donne à l’auto-école « Jacky team » (Jackie Berroyer est le boss). Il semble que cet amour du ballon rond soit la seule source de satisfaction dans la vie de Milou! Mais l’arrivée de Martine (Léa Drucker) qui veut passer son permis va pousser Milou à tempérer ses ardeurs de supporter…

Mais naturellement, voilà qui est plus facile à dire qu’à faire.

 

Rassurons-les allergiques du ballon rond : comédie romantique construite sur un schéma intemporel (ils se rencontrent, ils se plaisent, mais la vie sème entre eux des obstacles en pagaille, finiront-ils par se retrouver?), Je suis supporter du Standard n’est pas un film sur le foot.

 

 

 

Mais c’est un film qui utilise le foot comme toile de fond et le fait plutôt bien : l’immersion dans les tribunes et les travées de Sclessin, bières et pains saucisses compris, est très réaliste.

Pour le reste, c’est une comédie très rythmée qui aborde avec une formidable intelligence et sans aucun pathos un sujet grave : l’addiction.

 

C’est aussi un long métrage qui permet de voir de très nombreux comédiens belges désopilants, les fesses (poilues) de David Murgia, un Marc Zinga étonnant en… Mémé Tchité ou des stars du foot qui se rencontrent dans une réunion très spéciale.

 

On est également heureux de constater que la très sympathique Michèle Moretti (pas belge, mais bon, on s’en fiche) qu’on avait laissée très mal en point dans une Chanson pour ma mère (c’est elle, la maman à qui Dave est censé offrir une chanson) est ici en pleine forme dans le rôle d’une délicieuse mère juive, psychanalyste de surcroît.

 

 

 

Produit en Belgique par La Parti, Je suis Supporter du Standard va bénéficier d’une promo aux petits oignons mitonnée par Cuistax (Mobile Home, Tango Libre, Ernest et Célestine) avec une idée assez géniale : l’utilisation de figurine Panini à l’effigie des acteurs.

 

Comptez sur nous pour vous reparler de tout cela d’ici juin, en long, en large et en travers. Et ne vous en faites pas: même si vous êtes des inconditionnels d’Anderlecht, le film reste fort sympathique. Testé et approuvé.

 

 

 

Check Also

Brussels Short Film Festival: le programme belge

Avec le printemps revient le Brussels Short Film Festival, qui se tiendra du 24 avril …