Irresistibles « Inséparables »

nWave est de retour pour les fêtes avec un nouveau film d’animation made in Belgium destiné à toute la famille, Les Inséparables, ou les irrésistibles aventures de marionnettes en goguette dans Central Park.

Don, valeureux comédien du fameux théâtre de marionnettes de Central Park est fatigué de jouer les gaffeurs et les faire-valoir. Il aimerait bien, même juste une fois, jouer les héros plein de panache. Malheureusement au sein de la troupe, les rôles sont bien définis, et Don comprend qu’il faut qu’il s’échappe s’il veut incarner les preux chevaliers. Sur sa route, il croise le chemin de DJ Doggy Dog, peluche mal aimée abandonnée par ses maîtres. Le petit chien en a marre d’être cantonné à la pauvre petite ligne de rap que son haut-parleur grésillant crache occasionnellement et n’a qu’un rêve: trouver une famille. Les deux compères s’embarquent alors dans une drôle d’aventure mêlant canetons et dragons, mini-golf et moulins à vent, épaulés par Dee, qui de son côté en a soupé des rôles de demoiselle en détresse.

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Que se passe-t-il dans les coulisses du théâtre, quand les acteurs enlèvent leur costume? Restent-ils dans leur personnage? Peut-on échapper aux rôles que l’on nous assigne? Cette réflexion sur l’identité prend ici les traits de trois amusants jouets, qui sans le savoir endossent trois rôles mythiques de nos imaginaires, Don Quichotte, Sancho Panza et Dulcinée, se les appropriant tout en les modernisant au passage. Soit une aventure qui soulève des questionnements touchants et dans l’air du temps, convoquant en passant le pouvoir des histoires et de l’imaginaire.

Côté réalisation, Jérémie Degruson et les animateurs d’nWave s’en donnent à coeur joie, ayant imaginé différentes couches narratives déployant chacune des techniques d’animation singulières: il y a les pièces de théâtre qui ouvrent et clôturent le film, l’aventure dans Central Park, et les envolées fantasmatiques de Don, mêlant 2D et 3D, certains plans faisant se rencontrer les techniques, le tout sur une bande-son énergique imaginée par le groupe belge Puggy, qui était déjà aux manettes pour Bigfoot, et qui s’amuse notamment à revisiter le Where is My Mind des Pixies. Les références fusent pour les adultes (Cervantes, les musicals, la culture hip hop, et Fight Club via les Pixies donc notamment) tandis que les personnages sont on ne peut plus mignons, et devraient séduire les plus jeunes.

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Les studios bruxellois nWave et leur fondateur désormais à la retraite Ben Stassen se sont fait connaître à la fin des années 2000 en proposant des films d’animation en 3D, à une époque où les salles venaient tout juste de d’équiper pour accueillir Avatar. Forts de cette expertise technique dans un domaine novateur, nWave en a profité pour développer une autre expertise, en termes de storytelling cette fois-ci, devenant l’un des principaux studios européens de production de longs métrages d’animation tous publics, exportés dans le monde entier, ambitionnant clairement de concurrencer Disney ou Pixar sur le terrain, n’hésitant d’ailleurs pas à recourir à des scénaristes anglo-saxons experts en la matière. Malin et enthousiasmant, Les Inséparables, comme en leur temps Bigfoot, Corgi ou Hopper n’a certainement pas à rougir face à ses cousins américains, et devrait séduire toute la famille. Cerise sur le gâteau? Les voix françaises sont assurées par Eric Judor, Jean-Pascal Zadi et Ana Girardot. Du rire, des émotions, et de la musique, que demander de plus pour Noël?

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