Samedi 1er février 2014, la 4e cérémonie des Magritte du cinéma se déroulera au Square à Bruxelles.
Elle sera bien sûr télévisée en clair sur BeTV et sur la chaîne promo de VOO.
La remise des trophées sera ensuite diffusée sur TV5 Monde à destination d’un public international au sein duquel on trouve pas mal de Belges exilés, forcément fiers que leur culture soit ainsi mise à l’honneur.
La RTBF proposera un long résumé de la soirée, vendredi 7 février sur la Trois à partir de 21 h 5.
À quoi servent les Magritte du cinéma ?
Comme Cinevox, les Magritte du cinéma ont été imaginés comme un moyen (parmi d’autres) d’augmenter la visibilité du cinéma belge auprès du public belge. D’améliorer sa perception. Les responsables ont toujours affirmé qu’il faudrait une dizaine d’années pour imposer définitivement la notoriété de la cérémonie et mesurer son impact. C’est le lot de toute manifestation de ce type.
Mais depuis 2011, la plupart des articles qui tournent autour du cinéma belge mentionnent d’une façon ou d’une autre les Magritte.
Quand on évoque Bouli Lanners, Joachim Lafosse ou Jaco Van Dormael, on finit immanquablement par noter qu’ils ont dominé une des cérémonies. Les noms d’Emilie Dequenne, Erika Sainte et Thomas Doret sont souvent suivi du rappel de leur récompense.
Le Magritte n’est pas une fin en soi, mais c’est un petit tremplin grâce auquel le cinéma belge peut rebondir un peu plus haut
Comment sont désignés les lauréats?
Pas de changement depuis la première édition : l’élection des lauréats est articulée en deux tours de scrutin. Pendant le mois de décembre, tous les professionnels belges du cinéma qui sont membres de l’Académie Delvaux et en ordre de cotisation peuvent élire leurs favoris dans la liste officielle d’artistes et de films qui entrent en ligne de compte pour cette édition. Chacun a une voix. Du plus puissant, au petit nouveau.
Pas de grand complot possible, donc : n’importe quel pro peut évidemment demander à un pote de voter pour son film, mais au bout du compte, le choix est individuel, libre et secret. Notons que les Ensors du cinéma flamand ont opté pour une formule différente: un jury se réunit pendant le festival d’Ostende et désigne les lauréats après une discussion collégiale. Mais c’est un cas assez unique pour des récompenses de ce type.
Le premier tour de scrutin des Magritte s’arrête le 31 décembre. Les voix sont alors comptabilisées et, dans chaque catégorie, les trois ou quatre personnes ou œuvres qui ont obtenu le plus de suffrages sont qualifiées pour un ultime sprint qui dure deux semaines. Il s’est achevé ce dimanche 26 à minuit.
Ici aussi le vote est anonyme et électronique. Chaque votant dispose d’une voix dans chaque section, mais s’il n’a pas d’avis, il peut faire l’impasse sur certaines d’entre elles.
Cette année encore, chaque membre de l’Académie qui a payé l’intégralité de sa cotisation a reçu, pour étayer son choix, un formidable coffret (rouge, cette fois) qui contient plus de 60 DVD. On y trouve les longs métrages de fiction ou documentaires (co)produits en Belgique francophone cette année et les courts retenus pour la compétition.
Ce coffret permet à des films moins vus en salles de glaner des voix. Ce n’est pas un hasard si Kinshasa Kids ou Les Chevaux de Dieu se sont hissés au deuxième tour.
Comment se déroulera la Cérémonie ?
Pour ceux qui ont la chance d’y être, la cérémonie se déroule en trois temps.
L’entrée en matière : descente des marches bleues, photocall, drink de bienvenue.
Le plat de résistance : la remise des trophées, deux heures de plaisir et (il faut le signaler) de maestria technique dans le chef de BeTV qui propose un standard de captation qui surpasse ce qu’on attend généralement de ce genre de cérémonie.
Le dessert enfin : une longue soirée où tout le monde se retrouve dans la plus totale convivialité.
Ceux qui trouvent que les Magritte sont guindés n’y ont probablement jamais mis les pieds. Cela dit, on n’est pas obligé de terminer à poil dans la piscine pour passer un bon moment. D’ailleurs, il n’y a pas de piscine.
Mais il y a du champagne. D’excellents petits fours et de la musique aussi.
Comme l’an dernier, les clefs de la cérémonie ont été confiées à Fabrizio Rongione. Acteur éclectique, showman confirmé, il a séduit tout le monde par une prestation sans faille lors de la 3e édition. Drôle, caustique, remuant, imprévisible et terriblement professionnel, il a offert aux Magritte un souffle épique digne des Oscars. On l’a vu danser, prendre les spectateurs à partie, improviser, aussi.
Après cet exploit, personne n’imaginait qu’on ne le reverrait pas cette année. Mais la mission s’annonce encore plus difficile : il est plus compliqué de confirmer que de surprendre.
Où découvrir la liste des nominations ?
Elle est disponible ici.
Comme chaque année, le site officiel des Magritte du cinéma propose aussi 20 articles consacrés à tous les nominés dans toutes les catégories, récompenses techniques incluses. Plus des papiers fouillés sur la Présidente d’Honneur, le Magritte d’Honneur et le maître de cérémonie
N’hésitez donc pas à aller le visiter pour trouver des informations sur des artistes ou des films que vous connaissez peut-être moins.
A priori, ce volet pédagogique est une initiative unique qui cadre parfaitement avec la volonté de mettre en valeur le cinéma belge. Tous ceux qui le désirent peuvent y dénicher de très nombreux renseignements.
C’est ICI.
Les Magritte sont-ils exclusivement francophones?
Le cinéma flamand a toujours été le bienvenu aux Magritte du cinéma. Matthias Schoenaerts a été sacré meilleur acteur belge en 2012 et un prix récurrent récompense le meilleur film flamand en coproduction. C’est une occasion idéale de montrer que le cinéma belge, dans son ensemble, est un modèle de diversité. Et que les échanges et les mélanges avec l’autre communauté sont une richesse et sûrement pas un handicap. Les comédiens et techniciens flamands sont également bien représentés au sein des nominations. Pour leur travail sur des films du nord, mais pas seulement…
Cette année, Kid et La Cinquième saison totalisent un nombre impressionnant de nominations et rien que dans la section « Meilleur acteur », on retrouve deux comédiens néerlandophones (mais bilingues). De plus, les professionnels flamands peuvent voter pour les Magritte. Il n’y a aucun ostracisme.
Les plus cinéphiles se souviendront que les Prix Joseph Plateau, récompenses nationales, ont été remis pour la dernière fois en 2006. La cérémonie était de plus en plus compliquée à mettre sur pied et, de guerre lasse, il a été décidé de la stopper. Elle avait aussi de moins en moins de sens, car, on le sait, les publics du nord et du sud sont essentiellement différents et voient très peu de films produits dans l’autre communauté.
Depuis trois ans, les Magritte ont un équivalent au nord du pays : les Ensors sont décernés en septembre par un jury professionnel durant le festival d’Ostende. Leur palmarès se focalise sur le cinéma du nord du pays, ce qui ne pose aucun problème au nord comme au sud du pays.
Qui seront les invités d’honneur?
Chaque année, les Magritte sont présidés par une personnalité d’envergure. Après Yolande Moreau, c’est Emilie Dequenne qui a accepté cette année d’apporter son talent et son aura à la cérémonie. L’Académie André Delvaux honore aussi une personnalité du cinéma mondial et lui remet un Magritte d’honneur. L’an dernier, ce fut Costa-Gavras, dont le discours sobre et modeste a marqué les esprits. Cette année, c’est Emir Kusturica qui sera à l’honneur.
Le site officiel des Magritte propose des portraits de ces deux personnalités ICI et ICI
Une cérémonie sous tension(s) ?
En ce début d’année, les professionnels du cinéma sont sur les nerfs.
Le mécanisme du Tax Shelter, un moment remis en cause par le ministre de l’Économie Koen Geens après la parution d’articles alarmistes, mais peu étayés, est au cœur de toutes les discussions. Personne ne sait à l’heure actuelle comment le problème va être réglé, quelles seront les adaptations et changements apportés pour rendre l’indispensable mécanisme pérenne. Du coup, la tension est palpable. Certains sourires qui s’échangeront samedi risquent d’être moins francs que d’habitude.
Mais le malaise frappe également de nombreuses autres personnes qui œuvrent dans le cinéma belge (et pas seulement). Les profondes modifications envisagées au statut des artistes vont probablement laisser quelques personnes sur le carreau. Là aussi, la situation est floue, les critères très contestés et le doute s’insinue chez beaucoup de comédiens plus ou moins professionnels.
Delphine Lehericey en a déjà parlé ICI et David Murgia ICI.
Puisque les Magritte célèbrent leur profession, personne ne serait surpris que ces acteurs manifestent leur désarroi le 1er février. Mais on est persuadé qu’ils le feront avec l’humour et le talent qui les caractérisent.
Et Cinevox là-dedans?
Partenaire de la manifestation depuis la deuxième édition (nous sommes officiellement nés, trois mois après la première), Cinevox sera naturellement présent dans la salle pour capter l’ambiance et traquer des informations croustillantes.
Comme d’habitude, notre page Facebook assurera un direct pour tous ceux qui n’ont pas accès à la retransmission télévisée, en Belgique ou à l’étranger ou ceux qui veulent commenter les résultats. Pendant un peu plus de deux heures, elle vous permettra de partager vos coups de cœur et vos déceptions.
Dès la fin de la cérémonie, un premier compte-rendu axé sur les lauréats de cette quatrième édition sera mis en ligne sur le site de Cinevox. Trois photographes accompagneront les artistes du tapis bleu jusqu’au cocktail pour vous offrir dès dimanche matin, des clichés intimes et inédits de la cérémonie.
Et, bien sûr, pour la troisième année consécutive (voir ICI et ICI), Cinevox consacrera sa capsule mensuelle diffusée à partir du 12 février dans toutes les salles de cinéma à cette manifestation prestigieuse. Pendant quatre semaines, ce sont plus de 600.000 spectateurs, un peu partout à Bruxelles et en Wallonie, qui découvriront les lauréats et les moments-clés de la soirée. Chic relais, non ?