Going nuts with FX !

En 1999, Rosetta remporte la Palme d’or à Cannes.

Bien sûr Jaco van Dormael a déjà électrisé la Croisette à deux reprises avec une caméra d’or pour Toto le héros et un double prix d’interprétation pour Pascal Duquenne et Daniel Auteuil, respectivement en 91 et en 96, mais cette fois, c’est la confirmation: la Belgique joue désormais dans la cour des très grands.
Avec à la clef, ce constat étrange et un peu amer: notre pays recèle de très grands talents, mais ne peut pas s’appuyer sur une industrie technique digne de ce nom. Tous nos films ou presque sont des coproductions et nos techniciens sont bien souvent forcés à s’exiler pour vivre de leur art.

 

Photo © Ambroise Carton

 

C’est de cette observation sans appel que sont nés Wallimage, puis le VAF et bien sûr le très fameux Tax Shelter qui a changé la face de notre cinéma.

Au fil des ans, la tendance s’est progressivement infléchie: certes les coproductions sont de plus en plus nombreuses, mais cette fois, ce sont les pays étrangers qui viennent chercher des fonds en Belgique… avec l’obligation de dépenser cet investissement chez nous, ce qui est loin d’être anodin.

 

Rapidement, des sociétés de services se créent, se développent et de grandes compagnies étrangères n’hésitent pas à ouvrir des succursales dans une des trois régions belges, voire dans deux ou trois. Avec à la clef des engagements parfois massifs.

 

 

 Photo © Ambroise Carton

 

Nous vous avons déjà parlé de quelques-unes de ces sociétés comme Dame Blanche Genval, Le P.I.L. ou encore Digital Graphics.

Benuts, société belge spécialisée dans la création d’effets visuels, d’images de synthèse et de motion design est un autre de ces exemples. La société œuvre sur nos terres depuis cinq années et, cette année, on a pu admirer son savoir-faire dans les salles de cinéma grâce à Suite Française, le drame de Saul Dibb avec Matthias Schoenaerts, Ladygrey avec Jérémie Renier ou On voulait tout casser.

 

« Admirer le savoir-faire »  est d’ailleurs une expression peu adaptée à la circonstance : sur des films comme ceux-là, l’expertise des artistes consiste précisément… à passer totalement inaperçu.

 

 

Avec ses partenaires français, l’équipe de Benuts réunit et coordonne différents talents, animateurs, illustrateurs, vidéastes, graphistes ou designers, ce qui lui permet de proposer des solutions graphiques les plus originales possibles et totalement adaptées à chaque projet.

Contrairement à une société comme Digital Graphics qui élabore ses propres softwares à partir d’éléments disponibles dans le domaine public, Benuts a fait le choix de logiciels commerciaux éprouvés : la société dispose d’une équipe 3D permanente travaillant sous Maya, et d’une équipe compositing 2D sous pipeline Nuke. Les spécialistes devraient apprécier les références.

 

 

 Photo © Ambroise Carton

 

Comme les autres compagnies du secteur, Benuts complète son équipe de base par des recrues spécifiques au gré des productions en cours: jusqu’à 40 artistes peuvent se retrouver dans ses nouveaux locaux à La Hulpe, à deux pas de la Gare, qui réunit à présent les teams de Bruxelles et de Marcinelle.

Benuts Flanders, reste, quant à elle, basée à Diegem.

 

 

 

L’argent restant le nerf de la guerre… et du cinéma, Benuts peut aussi compter sur son propre fonds Tax Shelter, Go West Invest structure qu’elle partage avec divers autres acteurs de l’industrie technique wallonne et bruxelloise comme (entre autres) Dreamwall, Emakina ou Dame Blanche.

L’union sacrée, en quelque sorte.

Toutes ces sociétés sont en effet éligibles pour le Tax Shelter et pour les dépenses dans le cadre de subsides de Wallimage, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de Screenflanders et du VAF.
Normal ! Développer et favoriser l’industrie technique belge reste évidemment un des aspects primordiaux de l’existence même du Tax Shelter.

 

Photo © Ambroise Carton

En cinq années, Benuts a participé à de très nombreux projets comme en témoigne la filmographie (non exhaustive):

 

 

EN COURS :

– Un homme à la hauteur / Up for love (Laurent Tirard) VVZ Productions, Gaumont,

Creative Andina, Scope Pictures

– Braqueurs (Julien Leclercq) Labyrinthe Films, SND, Movie Pictures, Maje Productions,

UMedia

– High Rise (Ben Wheatley) Recorded Picture Company, British Film Institute, Film4,

Embargo Films, Scope Pictures

– Le Secret d’Elise – Série (Alexandre Laurent) Quad Télévision, TF1, AT-Production

 

 

DÉJÀ RÉALISÉS

 

– Les Nouvelles aventures d’Aladin (Arthur Benzaquen)

– High Rise (Ben Wheatley)

– On voulait tout casser (Philippe Guillard)

– La Belle Saison (Catherine Corsini) – Suite Française (Saul Dibb)

– Le Père Noël (Alexandre Coffre)

– La French (Cédric Jimenez)

– Escobar : Paradise Lost (Andrea Di Stefano)

– Un illustre Inconnu (Alexandre de la Patellière & Matthieu Delaporte)

 

 

– Les Rayures du Zèbre (Benoît Mariage)

– Eyjafjallajökull (Alexandre Coffre)

– Möbius (Eric Rochant)

– Un Plan Parfait (Pascal Chaumeil)

– Populaire (Régis Roinsard)

– Cloclo (Florient Emilio Siri)

– La Fée (Dominique Abel & Fiona Gordon)

– The Artist (Michel Hazanavicius)

– L’Arnacoeur (Pascal Chaumeil)

 

 

Pour compléter ce fort joli line-up, Benuts s’est lancée récemment dans le monde musical : elle a créé l’entièreté des visuels de la tournée « Racine Carrée » de Stromae, pour laquelle l’artiste a récemment obtenu une victoire de la musique et un MIA en Belgique. Ceux qui ont vu le show, sont encore sous le choc.

 

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