Du 6 au 18 avril prochains, découvrez, regardez et appréciez la sélection du BIFFF 2021 confortablement installés dans votre canapé ! 48 longs-métrages et 63 courts-métrages sont prêts à être dévorés…
En ouverture, découvrez The Shift, un film belgo-italien d’Alessandro Tonda, tourné en Belgique, et pour cause, l’action se situe à Bruxelles… On retrouve d’ailleurs au générique notamment les comédiens belges Jan Hammenecker et Steve Driesen. Mais voici ce qu’en dit le BIFFF, avec la verve qu’on lui connait.
Bruxelles, capitale de l’Europe. Des ados insouciants se dirigent vers leur lycée. On charrie, on cause de tout et de rien, et la cloche sonne. Elle sonne en même temps que des coups de feu qui résonnent brutalement dans l’établissement. Des corps tombent, le sang gicle et deux jeunes se transforment alors en kamikazes armés d’une ceinture d’explosifs. Puis, c’est la détonation… Les secours arrivent vite. Isabelle et Adamo, deux ambulanciers en fin de service, se fraient un chemin à travers ce chaos de brume, de sang et de corps calcinés. Ils embarquent une victime inconsciente dans leur ambulance. Pour lui sauver la vie. Mais, dans la précipitation, ils n’ont pas fait attention à ce qui se cachait sous le t-shirt de la victime. Ou plutôt d’un des coupables de ce massacre sans nom… Après avoir officié comme assistant réalisateur sur des films et des séries tels que Suburra et Romanzo Criminale, Alessandro Tonda s’empare d’un sujet aussi emblématique qu’actuel. Mais, bien plus que le terrorisme comme phénomène idéologique, le réalisateur s’intéresse ici à l’humain, à trois personnages dont le point commun est l’im–migration et qui se retrouvent dans un cercueil roulant sur les grandes artères de Bruxelles. C’est magistral, et c’est dédié « à tous ceux qui combattent au front sans aucune arme ».
Quand à la bande-annonce (bon, d’accord, là, c’est en italien, mais promis, le film sera en français), elle donne une bonne idée de la tension.
Ca fait envie, non? Rendez-vous le 6 avril pour cette séance d’ouverture, à l’occasion de laquelle le festival proposera également une animation en ligne, de même que pour la clôture.
On retrouvera également un film flamand dans la Compétition 7e Orbit, Hotel Poseidon, de Stef Lernous, avec notamment Tom Vermeir dans le rôle principal. Là aussi, la présentation du BIFFF fait envie, de même que le trailer à l’énergie sérieusement punk…
Gérant malgré lui d’un hôtel en soins palliatifs, Dave est un paumé de classe internationale. Errant tel un zombie dans les couloirs de son Overlook personnel, il se laisse constamment dépasser par des événements les plus étranges les uns que les autres : qu’il s’agisse de clients sans pognon, d’une mère castratrice ou d’une tante provisoirement morte dans le hall d’entrée, Dave va petit à petit perdre pied et se retrouver embarqué dans un cauchemar total, où sa propre salle des fêtes se transforme en purgatoire existentiel. Entre ses démons intérieurs qui se poivrent à coups de schnaps, les créatures lubriques qui poussent cette âme esseulée au vice et le grand plongeon vers le n’importe quoi métaphysique, Dave pourra s’attendre à des commentaires gratinés sur Trip Advisor… Bien plus qu’une version cinématographique d’Abattoir Fermé – l’univers théâtral unique de Stef Lernous – Hotel Poseidon est une énorme louche de caviar pour les yeux. Semblable à une suite de tableaux cauchemardesques dignes de Bosch, avec un plat de résistance visuellement dingue (une fête qui fera couler beaucoup d’encre hors de nos frontières), ce chef d’œuvre de surréalisme glauque est probablement ce que Delvaux aurait pu faire s’il avait réalisé Shining sous ecstasy.
On notera que le BIFFF présentera également « The infected section », qui reprend la crème des films qui auraient dû participer à l’édition 2020.
Enfin comme chaque année, le BIFFF, c’est aussi une sélection de courts métrages belges en compétition, (dont Sprötch et T’es morte Hélène dont nous avons déjà eu le plaisir de vous parler) voici les heureux élus: