Fabrice du Welz: « Faire un film excitant, que j’aurais aimé voir quand j’étais ado »

Fabrice du Welz présente ce soir en avant-première belge au Festival International du Film de Gand son nouveau film, Inexorable, qui s’inscrit dans la continuité de son oeuvre tout en renouvelant son cinéma, explorant pour la première fois la forme du huis clos… On lui a demandé d’où venait l’idée de ce film…

C’est toujours très complexe, de savoir d’où ça vient une idée de film… En fait, j’avais déjà envisagé de tourner ce film sous une autre forme, avant même Adoration. Cela ne s’est pas fait, et il ne reste d’ailleurs pas grand chose du script de l’époque. J’ai repris le scénario après Adoration, loin d’être convaincu. Je me suis posé des questions essentielles par rapport à ce que je voulais faire, ce que je voulais construire.

Et ce dont j’avais envie, c’était de construire un vrai thriller érotique, comme on en voyait à l’époque où j’étais adolescent, les home invasion, des films de studio comme La Main sur le berceau, Fatal Attraction, Basic Instinct, JF partagerait appartement.

Des films que j’adorais, avec une vraie tension sexuelle, quelque chose de profondément putride, et en même temps de très excitant. 

Il y a eu un gros travail de réécriture. Adoration a été un échec public cinglant pour moi, alors je me suis dit: « Garde l’essence de ce que tu essaies de faire, mais essaie d’aller dans la construction d’une vraie tension narrative. » Alors j’ai essayé en fait de ne pas trop faire l’artiste sur ce film, et de construire un pur thriller.

C’est ce que j’ai essayé de faire en recourant à un archétype, la jeune fille (Alba Bellugi) qui vient révéler les mensonges de tous, à commencer par le couple bien installé (Benoît Poelvoorde et Mélanie Doutey), mais en changeant la manière de faire, et notamment, en étant beaucoup plus en retrait par rapport à la mise en scène, ce qui était l’antithèse de ce que j’avais fait avec Adoration.

J’ai surtout essayé de faire un film excitant en fait je crois, que j’aurais aimé voir en salle quand j’étais ado.

J’aurais aimé me perdre dans les mensonges, les faux-semblants….

De quoi donner sérieusement envie de découvrir le film, en attendant sa sortie annoncée au 26 janvier prochain… 

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