Ensors 2014 : la merveilleuse soirée du cinéma flamand

Les Ensors (ex-Vlaamse filmprijzen), remis à l’issue du Film Festival d’Oostende, sont le pendant flamand des Magritte. Les prix sont attribués par un jury de professionnels du monde artistique flamand qui préparent le palmarès en discutant à la manière des jurés d’un festival.

 

Placé sous la présidence du réalisateur et scénariste Bart De Pauw, le jury était composé du producteur Dries Phlypo, le cinéaste et présentateur de télé Erik Van Looy, le scénariste Christophe Dirickx, le chef op Stijn van der Veken, la costumière Kristin Van Passel, l’acteur et réalisateur Tom Van Dyck, le critique Stefaan Werbrouck, la chanteuse Geike Arnaert et l’actrice Anemone Valcke.

 

Les nominations, annoncées en août ont créé la sensation en mettant en exergue trois films produits par Eyeworks, Marina, Het Vonnis et De Behandeling qui récoltaient à eux trois 23 nominations.

 

 

 

Autant dire que le vainqueur de la soirée était connu avant la cérémonie: Peter Bouckaert devait vivre une des plus belles journées de sa vie. Une formidable récompense pour ce très grand monsieur du cinéma belge.

 

Le premier prix lui revint assez logiquement. L’Ensor de la meilleure coproduction avec la Wallonie est attribué à Deux Jours, une nuit, le long métrage des frères Dardenne sélectionné par la Belgique pour les Oscars. Un film que Peter a coproduit avec les films du fleuve, la société des frères

 

Arta Dobroshi (Le Silence de Lorna) remet l’Ensor de la Meilleure Coproduction à Luc Dardenne et Peter Bouckaert pour « Deux Jours, Une Nuit » – Photo Philippe Reynaert (merci)

 

Une première récompense qui en appelle d’autres:: Frank Van Den Eeden remporte le prix du meilleur chef opérateur pour Het Vonnis tandis que Philippe Ravoet hérite de celui du meilleur monteur pour le même film.

 

 

 

Hubert Pouille reçoit ensuite l’Ensor de la meilleure direction artistique pour Marina qui est  aussi honoré par l’Ensor de l’industrie. Une distinction logique vu l’incroyable succès populaire du film (plus de 500.000 spectateurs en Belgique). Ce film coproduit par les frères Dardenne (réciprocité efficace) décroche également l’Ensor des meilleurs costumes qui revient à Catherine Marchand. Un joli doublé après le Magritte récolté pour son travail sur Vijay and I.

 

 

La seule petite surprise de la première partie de la soirée est le prix de la meilleure musique qui distingue Albert Markos pour I’m The Same, I’m Another.

Le prix du meilleur documentaire revient, lui, à What About Eric de Lennart Stuyck et Ruben Vermeersch.

 

Après un long break,  la soirée reprend sur le coup de 21h en direct sur Star Prime, une chaîne de télé diffusée sur Telenet.

 

Le temps d’offrir un petit récap aux spectateurs, c’est Johan Van Assche qui décroche le premier Ensor télévisé de l’histoire : celui de meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation dans De Behandeling tandis que Viviane De Muynck remporte celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Flying Home. Un prix qui récompense une actrice omniprésente dans le cinéma flamand apportant constamment de la consistance aux rôles qu’elle investit.

 

 

Labyrintus presque oublié du jury lors des nominations remportera quand même un prix: celui du meilleur espoir (prix mixte) en la personne de Spencer Bogaert. Assez logique…

 

 

En Flandre aussi le court métrage gagne de plus en plus en visibilité et en crédibilité: les nombreux prix récoltés dans les festivals internationaux n’y sont bien sûr pas étranger. Cette année, l’Ensor de la catégorie revient au souriant Bülent Oztürk pour Houses With Small Windows.

 

 

 

21h42, c’est le moment de remettre l’Ensor du meilleur scénario. Il échoit à un duo : Rik D’Hiet et Stijn Coninx pour Marina. Une surprise? Pensez-vous… Quand deux artistes de haut niveau passent six (!!!) années à définir, écrire, peaufiner, adapter et finaliser un script, une distinction comme celle-ci ne peut pas être imméritée. Surtout quand le résultat est aussi magique que Marina, à la fois drôle et bouleversant, tonique et envoûtant, capable de fédérer un demi-million de spectateurs, soit 8% de la population flamande.

 

 

On le croyait destiné à Evelien Bosman, l’Ensor de la meilleure actrice 2014 revient à Charlotte De Bruyne qui donne donc une deuxième statuette à Flying Home après celle récoltée par Viviane De Muynck.

 

 

 

Pas de surprise par contre chez les messieurs, où Koen De Bouw décroche la timbale. Avant Matthias Schoenaerts, Koen était l’incontestable star du cinéma flamand. Dans het Vonnis, il est tout simplement sidérant et mérite amplement cette récompense.

Rappelons quand même que cet immense acteur portait sur ses épaules des blockbusters comme de Zaak Alzheimer, Dossier K, Inringer et qu’il était le leader du cast de Loft qui détient toujours et pour longtemps sans doute le titre de film flamand le plus vu de l’histoire.

 

 

Retenu sur le plateau de Winnipeg, nouveau long métrage d’Erik Van Looy, Koen De Bouw s’est adressé aux spectateurs et téléspectateurs de la soirée  via skype. Une attention et des mots justes et beaux qui ont beaucoup marqué le public .

 

 

La soirée est entrée dans sa dernière ligne droite et c’est à présent le meilleur réalisateur de la soirée qui est honoré. Un trophée qui revient au formidable Stijn Coninx pour Marina.

Une récompense qui nous va naturellement droit au cœur puisque Cinevox s’est rangé dans le camp des supporters inconditionnels de l’homme et du film dès septembre dernier à l’occasion d’un Cinevox Happening mystérieusement baptisé Sneak preview. Une soirée magique qui a enchanté tous les spectateurs présents qui ne sont pas prêts de l’oublier.

Œuvre populaire dans le sens le plus noble du terme, largement éreintée par la presse cinématographique, Marina aura donc réussi l’exploit de séduire le public et les professionnels.

 

 

Si vous vouliez une preuve supplémentaire de cette popularité, elle tombe juste après avec le prix du public organisé par Telenet. Une distinction qui, on en est certain, va droit au cœur de Stijn Coninx et de son producteur dont le credo est de proposer de grands films de cinéma… pour le grand public. Bingo !

 

 

Déjà couronné en début de soirée pour l’image de Het Vonnis, Frank Van Den Eeden reçoit encore  le Vlaamse Cultuurprijs voor Film.

 

 

Reste le dernier prix, le plus important sera-ton tenté d’ajouter: celui du meilleur film de l’année. Un Ensor qui revient à… tadada… Marina, grand vainqueur de cette très très belle soirée devant Het Vonnis, Flying Home et De Behandeling.

 

 

Ce dernier trophée remis à Peter Bouckaert lui-même ponctue de maîtresse façon une année exceptionnelle pour le cinéma flamand qui a drainé plus d’un million de spectateurs dans les salles avec des films captivants.

Proficiat iedereen !

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