Aujourd’hui sort aux Galeries Boli Bana, le documentaire largement primé de Simon Gillard sur le fragile et intemporel passage de l’enfance à l’adolescence au coeur d’un village burkinabé.
Boli Bana offre une véritable immersion sensorielle d’une grande beauté plastique et d’une résonance un peu mystique dans le quotidien d’une petite troupe d’enfants peulhs. Rien ne dit l’époque mais tout respire la terre, l’ancrage au coeur d’un territoire ancestral où traditions et rites de passage rythment la vie, faite de rendez-vous symboliques. Le travail sur le son, la composition des plans, tout nous happe au plus profond de l’expérience du cinéaste, qui nous donne à voir et ressentir sa fascination pour ces hommes, ces femmes, ces filles et ces garçons à la réalité si divergente de la nôtre.
Le film débute par la mort et la vie, le sacrifice d’une bête, et la naissance d’un enfant. On va s’immiscer au sein d’un petit groupe de garçons. Simon Gillard filme au plus près des corps, ceux des enfants, ceux des bêtes qu’ils mènent au pâturage, au plus près de la terre. « J’ai choisi de filmer l’enfance peulhe car cette période de la vie densifie et met en relief le contraste qui existe entre nos modes de vie. Porter le regard sur leurs destins, c’est aussi en filigrane, porter le regard sur nous-même, sur notre déconnexion au monde naturel, explique-t-il. »
Boli Bana prend le temps de l’enfance, au rythme où elle passe dans ce village du Burkina, si loin de nous.
Si le film bénéficie d’une sortie exclusive au cinéma Galeries à Bruxelles, il a déjà un beau parcours en festivals en un peu plus d’un an, avec près de 40 sélections, 7 prix et 3 mentions spéciales. Il a voyagé sur tous les continents, dans 25 pays différents pour un total de 80 projections. Il s’agit du troisième film tourné par le réalisateur dans cette région du Burkina Faso.