Dring Dring : Christophe Bourdon.

Une nouvelle rubrique dans Cinevox? Pourquoi pas? Un petit coup de fil à une personnalité liée au cinéma belge. Pour prendre la température, voir ce qu’elle est en train de préparer ou connaître ses états d’âme juste avant un grand moment.

Premier interlocuteur? Christophe Bourdon

Révélé chez Nagui avec un impressionnant parcours dans Tout le monde veut prendre sa place, pour son humour et sa cinéphilie, pensionnaire de Ciné Station depuis ses débuts, animateur dans On n’est pas des pigeons, Enfants de chœur sur Vivacité, le Dinantais (batteur pendant son temps libre) est vite devenu une des figures de la RTBF les plus appréciées du public.

 

Toutes les photos de cet article qui ont servi pour la promo de Ciné Station sont signées par l’excellent Rudy Lamboray, actuellement engagé sur un projet baptisé ’50 salopards’ dont nous reparlerons sous peu.



Sympa, drôle, humble et pertinent, il a déjà pas mal bourlingué. Le voilà pourtant confronté à une tâche inhabituelle: animer deux numéros de Ciné Station à la place de la titulaire qui a décidé de s’offrir quelques semaines de recul (mais reste omniprésente sur Twitter, que ses followers se rassurent). Coup de blues, coup de fatigue. Trop de télé?

Un mal qui ne semble heureusement pas menacer cet hyperactif volubile qui s’est amusé comme un petit fou à tenter de canaliser les humeurs de ses condisciples cinéphiles pendant deux enregistrements qu’il a pu envisager sous un angle tout nouveau.

L’enregistrement a eu lieu lundi. On lui a téléphoné le lendemain.

 

–          Je n’avais jamais présenté une émission, mais j’ai surtout essayé de ne pas me mettre la pression. L’avantage est qu’il n’y avait pas d’enjeu. C’est juste un remplacement de deux émissions (ndlr. celles du 27 mars et du 11 avril). Mon seul but était d’être à la hauteur de ce programme que j’aime beaucoup. Je ne pourrais en dire que des choses positives. J’ai énormément d’admiration pour un projet qui se permet de parler de cinéma à travers une émission de débats. Une production atypique, portée par quelques personnes enthousiastes sur une chaîne généraliste avec une énergie incroyable.

 

Pas de stress particulier, donc, mais une préparation inhabituelle, ça oui.

 

–          C’est très différent de ce que je fais d’habitude. Ici, j’ai écrit des textes et je les ai appris comme un bon élève. J’ai cherché quelques formules sympathiques. Après, une fois que la discussion commence, c’est un tout autre travail: il faut animer, relancer, interrompre, tenir compte du timing, des interventions de chacun et des consignes qu’on reçoit dans l’oreillette. C’est amusant à faire, mais j’ai découvert que c’était fatigant. Très. La grande différence est qu’à la table, on ne voit pas le temps passer. D’habitude, j’ai sur les débats un regard détaché de spectateur. Là, je suis devenu un acteur emporté par le rythme. Du coup, je n’ai aucun recul. Je serais incapable de donner un avis honnête sur l’émission et sur ma prestation. On en discutera demain. A l’issue de l’enregistrement, tout le monde dans l’équipe avait l’air content, et on n’a pas dû faire de coupes, ce qui est plutôt bon signe.

 

Comme Philippe Reynaert avant lui, Christophe Bourdon n’a pas vraiment le temps d’assister aux visions de presse. Cela donne à l’émission une dynamique un peu différente.

 

–          Je me suis mis à la place d’un spectateur cinéphile curieux qui n’a pas vu le film dont on parle, qui essaie de comprendre s’il a envie d’y aller ou pas selon ce que certains lui disent. Il arrive que le débat devienne technique, qu’un des critiques se braque sur un aspect particulier du film, par exemple. À la fin, je ne sais pas trop s’il l’aime ou pas. Je me suis donc amusé à demander à chacun une conclusion simple qui résume d’une façon originale (un mot, parfois) sa position par rapport au film. Je voulais surtout laisser à chacun son espace d’expression. Ciné Station est un des rares programmes consacrés au cinéma où tout le monde a le temps d’argumenter et de développer un point de vue. On sent la passion. C’est une émission qui transpire l’amour du cinéma. Je tenais à préserver cet aspect. C’est ce qui m’intéresse par-dessus tout. Chacun a sa petite musique: Juliette (Goudot), Domeniko (La Porta), Alain (Lorfèvre) ont des personnalités bien marquées et l’arrivée de Lieven (Trio) a apporté un peu de sang neuf, un nouveau ton.

 

Pour Christophe, la proposition de sa productrice fut quand même une sacrée surprise.

 

–          J’ai reçu un SMS d’Anne Hislaire le jour de mon anniversaire. Elle demandait à me voir. J’ai tour de suite compris qu’il y avait un problème, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle allait me dire. Quand je l’ai rencontrée, elle m’a expliqué que Cathy voulait prendre un peu de recul et que l’équipe avait pensé à moi pour la remplacer. Comme je suis un peu inconscient, j’ai accepté. Mais je ne le regrette pas. Ce fut une très belle expérience. J’avais heureusement déjà rédigé mes quizz en amont ce qui me laissait le temps de réfléchir à la présentation et de m’y préparer. Hier, Domeniko m’a fait remarquer que j’étais le seul à avoir participé à toutes les émissions de Ciné Station depuis sa création. C’est vrai. J’ai changé de rôle, mais je n’en ai manqué aucune. J’en suis très fier.

 

L’équipe version 2012

 

Car oui, en plus de toutes les qualités que nous avons énumérées au début de l’article, l’homme est aussi enthousiaste, naturel et fiable.  Trois atouts qui comptent et qui évoquent irrésistiblement la figure tutélaire de l’émission, Philippe Reynaert (qui reste présent à travers ses séquences belges Ciné Phil).

 

Alors? Coup(s) d’essai, coup(s)de maître? On jugera sur pièces ce mercredi sur la Deux à 23h15. Rediffusion sur la Trois, dimanche à 18h30 et, ensuite, sur le Net.

 

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