Considéré par beaucoup comme la deuxième plus importante manifestation cinématographique au monde après Cannes, le festival de Toronto (TIFF) accueille cette année encore un grand nombre de Premières de prestige ainsi qu’un marché dynamique qui en font LE rendez-vous incontournable d’Amérique du Nord.
Comme lors du festival des films du monde qui s’est achevé lundi à Montréal, les productions belges y brilleront tout particulièrement.
Alléluia de Fabrice du Welz, présenté en première mondiale à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes fera là ses débuts sur le continent américain. Le quatrième long métrage de Fabrice du Welz qui raconte la folle course en avant d’un couple de tueurs en série est interprété par Lola Dueñas et Laurent Lucas. Il s’inspire très librement de Martha Beck et Raymond Fernandez qui défrayèrent la chronique aux États-Unis dans les années 1940. Mais, croyez-nous sur parole, le film est tout sauf un remake des Amants de la lune de miel.
Autre film pimenté épinglé à Toronto, Waste Land est le troisième long métrage de Pieter Van Hees et le dernier élément de son triptyque Anatomie de l’Amour et de la Douleur. Il sera également programmé dans la section Vanguard qui fait la part belle aux films ‘provocateurs, sexy… et potentiellement dangereux’.
Après l’intrigant Linkeroever (Left Bank) (2008) et Dirty Mind (2009), Pieter Van Hees revient aux affaires avec un thriller psychologique dans lequel un inspecteur de police interprété par Jérémie Rénier enquête sur une mort mystérieuse à Bruxelles. Une plongée en apnée dans une Bruxelles inconnue et menaçante qui s’apparente pour le policier à une descente aux enfers. Lorsque sa compagne lui apprend qu’elle est enceinte, il perd complètement les pédales.
Waste Land et Alleluia ont déjà été proposés dans des capsules Cinevox diffusées en salles que vous pouvez retrouver ICI et ICI
Welp, qui sera diffusé dans les pays anglo-saxons sous le titre de Cub, a trouvé sa place au sein du programme Midnight Madness, des séances de minuit qui proposent des films de genre.
Le personnage principal est Sam, un jeune scout de 12 ans. Lorsqu’il arrive à son camp, Sam se rend vite compte que quelque chose ne tourne pas rond. Dans le bois, il découvre un enfant masqué qui se cache dans une cabane étrange. Cependant personne ne le croit quand il raconte son histoire. Du moins jusqu’à ce que le rôdeur ne se rapproche et décime la troupe de louveteaux un à un…
Les rôles principaux sont tenus par Maurice Luyten et Gill Eeckelaert aux côtés de Titus De Voogdt (Ben X, 22 mai), Stef Aerts (Cordon, Adem/Oxygen), Evelien Bosmans (Marina, Groenten uit Balen/Germaine) et Jan Hammenecker (Ex Drummer, 22 mai, Max et Bobo, Tango Libre).
Ceux qui n’ont pas encore vu la fulgurante bande-annonce du premier long métrage de Jonas Govaerts, sans doute une des meilleures de l’année, peuvent cliquer ici.
Autre premier film belge, signé Douglas Boswell, Labyrinthus sera, lui, à l’affiche de TIFF Kids, une section qui offre au public des œuvres familiales venues du monde entier. Le film d’aventures virtuelles sorti en Belgique début juillet effectuera là ses premiers pas sur le continent américain où on est habitué à ce genre de délassements spectaculaires. Le test sera donc fort intéressant pour tous les observateurs.
À côté de ces (nombreux) films « de genre », autrefois rares dans le cinéma belge, mais aujourd’hui de plus en plus fréquents (chouette !), le TIFF proposera également un visage beaucoup plus traditionnel de notre production. Du très haut de gamme.
Tokyo Fiancée, troisième long métrage pour le cinéma de Stefan Liberski, y sera projeté en Première Mondiale. Il sera présenté dans la section Cinéma du Monde contemporain. Le public canadien découvrira donc avant les Belges une Pauline Étienne rayonnante dans cette adaptation J-pop du roman autobiographique d’Amélie Nothomb Ni d’Ève ni d’Adam.
Mais de ces détails, vous n’ignorez presque plus rien puisque Cinevox vous propose depuis quelques semaines, des extraits d’une interview 100% exclusive que nous avons eu la chance de réaliser à Paris avec le cinéaste et l’écrivaine. Pour ceux qui ont manqué le train, une séance de rattrapage est possible en cliquant ici. Tokyo Fiancée est aussi le film vedette de notre capsule actuellement diffusée dans toutes les salles de cinéma belges (voir ici).
Le film qui sort en Belgique le 8 octobre après une Première en ouverture du FIFF namurois le 3 sera décortiqué dans nos pages dès lundi.
Dans la même section, Pas son genre, de Lucas Belvaux fêtera sa Première outre-Atlantique. Une belle découverte pour les spectateurs américains qui risquent de se régaler de cette love story atypique, craquante et (Lucas Belvaux oblige) imprévisible. Un film léger, drôle, pétillant, mais néanmoins profond, un de nos musts de l’année, faut-il le répéter (capsule ICI, interviews ICI).
Plébiscité en mai à Cannes, Deux jours, une nuit de Luc et Jean-Pierre Dardenne sera lui aussi de la partie grâce à une présentation spéciale, hors compétition. Pour le film des frères, il s’agira d’un premier pas sur le nouveau continent. Le premier d’une longue série, peut-être qui pourrait mener Marion Cotillard et Fabrizio Rongione jusqu’aux Oscars. Sait-on jamais…
Parmi les autres films qui seront présentés lors du Festival de Toronto, on note encore deux titres liés au cinéma belge : The Drop qui sera projeté en première mondiale dans la section Special Presentations, a été réalisé par le Belge Michaël R. Roskam, l’auteur de Rundskop/Bullhead.
Au générique, on retrouve Tom Hardy, Noomi Rapace, James Gandolfini et Matthias Schoenaerts, un acteur omniprésent, désormais bien implanté dans l’univers anglo-saxon qui tient également le rôle principal de A Little Chaos aux côtés de Kate Winslet. Il s’agit d’un drame historique dirigé par l’acteur-réalisateur britannique Alan Rickman. Au Canada, il sera à l’affiche des Gala Presentations.