Et ce sont donc Patar & Aubier qui présideront la 9e Cérémonie des Magritte du Cinéma! Les réalisateurs de Panique au village et Ernest & Célestine viendront semer un vent de folie sur la Cérémonie, l’occasion de mettre en avant leur art en particulier et le cinéma d’animation en général.
A la veille de leur 10ème anniversaire, les Magritte du Cinéma s’offrent un voyage ludique et décalé en confiant la Présidence de la Cérémonie au duo le plus déjanté de l’animation belge, Vincent Patar et Stéphane Aubier, cinéastes qui s’adressent aux petits comme aux grands, et s’inspirent aussi bien du cinéma fantastique américain des années 50 que du journal Spirou.
Un duo solidaire depuis plus de 30 ans, capable de créer un cochon punk comme de transfigurer Ernest & Célestine, les tendres créatures de Gabrielle Vincent.
Milieu des années 80. Vincent Patar et Stéphane Aubier arpentent les couloirs de La Cambre, étudiant le dessin, et rêvant de cinéma d’animation. Au fil du temps, leurs projets, d’abord individuels, ont tendance à se rejoindre: la rencontre sur les bancs de l’école se mue en amitié sincère, et l’appartement qu’ils partagent devient vite une petite usine à produire des films un peu barrés. C’est à l’école que naissent leurs premiers personnages emblématiques, André le mauvais cheval, et Pic Pic le cochon magik. Leur collocation devient studio d’animation, et même laboratoire. Un atelier de bricolage fait de bric et de broc, enrichi au fil de leur passion pour les brocantes et les objets chinés. C’est d’un seau de figurines en plastique que naitront ensuite les personnages de Cowboy et Indien. Ils deviennent les héros d’une saga villageoise déjantée, Panique au village, où l’exacerbation du quotidien (ah, les tartines géantes de Steven!) côtoie des excursions follement poétiques où l’absurde et le surréalisme sont de mise.
Leur cinéma « fait main » évoque un grand terrain de jeu et d’expérimentation, une cour de récré loufoque où de grands gamins poussés trop vite rejouent les meilleures scènes de leurs rêves d’enfants. Mais ne vous y trompez pas: ce sentiment de voir des « bouts de ficelle » n’est qu’une impression. La minutie est au cœur du processus artistique. Patar et Aubier se jouent des contraintes du stop motion, y insufflant humour et liberté, notamment en évitant tout « lipping » (la synchronisation des voix et des mouvements de bouche des personnages) pour laisser libre cours à l’énergie débridée des comédiens (parmi lesquels Benoît Poelvoorde, Bouli Lanners ou Fred Jannin) qui interprètent leurs figurines animées.
Ce grain de folie enfantin allié à un surréalisme délicieusement belge ont fait leur renommée internationale. Patar & Aubier réalisent de nombreux clips (notamment pour Dionysos ou Louise Attaque), des publicités, la série Panique au village a été diffusée notamment sur Canal+, et doublée au Royaume-Uni par les prestigieux Studio Aardman, génies du stop motion et créateurs de Chicken Run, Wallace & Gromit ou Shaun le mouton.
En 2012, ils se lancent un nouveau défi, et mettent leur douce folie au service de l’univers tendre et subtil créé par l’illustratrice belge Gabrielle Vincent. Ils co-réalisent avec Benjamin Renner le long métrage Ernest & Célestine, qui les emmène aux quatre coins du monde.
Le film est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, remporte le César du Meilleur film d’animation, est en lice pour les Oscars, et leur vaut, en 2013, trois Magritte, ceux du Meilleur film, de la Meilleure réalisation, et du Meilleur son.
Patar & Aubier viennent aujourd’hui d’achever le tournage de La Foire Agricole, les nouvelles aventures de Cowboy et Indien, que l’on devrait découvrir cet hiver, et travaillent sur l’adaptation télévisée de Chien Pourri, le héros canin créé par Marc Boutavant et Colas Gutman.
L’Académie André Delvaux et la RTBF sont très fiers de les accueillir pour succéder en tant que Présidents des Magritte du Cinéma à Natacha Régnier, Virginie Efira, Marie Gillain, François Damiens, Emilie Dequenne, Yolande Moreau, Bertrand Tavernier et Jaco Van Dormael.
Copyright photo d’ouverture: @EmmanuelLaurent – MdC2019