« Demain, si tout va bien »: road-trip en famille

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Avec Demain, si tout va bien, Ivan Goldschmidt livre un road-movie drôle et émouvant sur la famille, celle dont on hérite et celle que l’on se crée.

Un homme, une cicatrice sur le coeur, prend un cocktail de médicaments. Cet homme, c’est Gio. Il est sur le départ, un départ vers une nouvelle vie peut-être. En attendant, il s’apprête à revoir sa fille, Cindy, avec laquelle les liens se sont distendus jusqu’à presque se rompre. Il a fallu la maladie pour la convaincre de revenir chez elle, ou plutôt chez lui, dans cette région qu’elle a quittée, pressée de s’épanouir ailleurs, loin de ce territoire qui l’empêchait. Quand les deux se retrouvent, l’atmosphère est électrique. Ni l’un ni l’autre ne sait très bien sur quel pied danser.

Olivier Massart

C’est alors qu’arrive l’ambulance, qui les délivrent de leur solitude à deux. Au volant, Bruno maîtrise son affaire. Heureusement qu’il prend les choses en mains car sa collègue Aline semble singulièrement à côté de la plaque. L’improbable équipée embarque à bord du véhicule, en ce jour de grève où les autoroutes sont bloquées, pour rejoindre par le chemin des écoliers l’hôpital où Gio est attendu.

Bérangère McNeese

On n’en dira pas plus sur les étapes de ce slow road-trip, véritable huis clos mobile au sein de l’ambulance, où les langues fourchent en attendant que les coeurs soient soignés, ou réparés. Quand chacun et chacune a quelque chose à cacher, les malentendus et les quiproquos sont vite arrivés. En vrac, Demain, si tout va bien parle des liens familiaux qui se défont, des territoires qui empêchent et de ceux qui rassurent, des transfuges de classe et des communautés de coeur, des dialogues de sourds et des cris du coeur. C’est une comédie des sentiments, où malgré les incompréhensions plus ou moins fondamentales qui séparent les personnages, leur bonne volonté les rapproche ou leur fait voir les choses sous un autre jour.

David Macaluso

L’humeur voyage comme les protagonistes, entre la frustration et la joie, la tristesse et la résilience. Pour incarner ce quatuor, il fallait trouver un subtil équilibre. Ivan Goldschmidt a confié le rôle de Gio à Olivier Massart, camarade de longue date avec lequel il a co-écrit le film. Celui de sa fille revient à Bérangère McNeese, toujours impeccable. Dans le rôle de Bruno, une découverte, David Macaluso, dont la volonté de bien faire complique parfois plus qu’elle ne résout les choses, et enfin Virginie Hocq, dans le rôle d’Aline amène la dose de légèreté qui permet de rire sur la route cabossée des relations complexes qui unissent les protagonistes.

Virginie Hocq

Demain, si tout va bien est le premier long métrage de fiction d’Ivan Goldschmidt, à qui l’on doit notamment les courts métrages Ketchup, et Na Wewe, sélectionné aux Oscars en 2011. Le film sortira le 9 avril prochain en Belgique.

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