Avec Coyotes, c’est un vent de fraîcheur qui souffle sur la série belge! Portée par un casting aussi jeune qu’audacieux, à l’enthousiasme communicatif, la série aborde avec vivacité et énergie un incontournable de la culture belge: le camp scout.
Warnaffe, son château, sa forêt, petite commune verdoyante de la Province du Luxembourg, accueille cet été une troupe de jeunes gens enthousiastes en chaussettes hautes et culottes courtes, toujours prêts à passer le plus bel été de leur vie.
Mangouste, Furet, Panda et Mouss accueillent un nouveau venu dans l’unité, Kevin. Plutôt taiseux, voire borderline désagréable, ce dernier ne fait pas l’unanimité, d’autant qu’il semble tramer de sombres affaires dans son coin. Il faut dire que bien malgré lui, Kevin est tombé amoureux tout en tombant sur un os: le cadavre d’un ex un peu louche, agrémenté d’une pochette plein de diamants.
Promis, juré, craché
Amour, cupidité, honnêteté, loyauté, voici nos jeunes coyotes propulsés avant l’heure dans le monde des adultes. Ils vont devoir faire des choix mettant en jeu leur avenir, en gardant comme ligne de conduite primordiale le serment à la vie, à la mort qui les unit.
Les péripéties s’enchaînent, on passe d’un plan à l’autre comme d’une case de BD à la suivante, à un rythme bondissant, entre les incontournables de la vie d’un camp scout (le hike, les épreuves, les jeux de nuit, les feuillées et les douches froides), et les aventures de flibustiers qui cherchent à faire fructifier leur trésor. Sauf qu’écouler des diamants, ça ne s’improvise pas, ou en tous cas le moins possible. Passée la chance des débutants, les embrouilles s’accumulent.
L’aventure vire au thriller
« On a toujours le choix Furet! » hurle Mangouste. Vraiment? A-t-on vraiment toujours le choix? Alors que chacun espère que ce magot inespéré lui promettra un avenir meilleur, lui permettant de laisser derrière sa famille plus ou moins fonctionnelle, ses embarras pécuniaires, ses hésitations identitaires, c’est tous ensemble qu’ils devront faire front, pour espérer un futur raisonnablement meilleur. Si les alliances de circonstance se mêlent et se démêlent, il reste un lien, indéfectible. Le serment des Coyotes. Sans conditions.
L’aventure tourne cependant au thriller, alors que la mafia indienne parcourt les diamantaires d’Anvers pour remettre la main sur la marchandise disparue. Harcelé par l’impitoyable Moyersoen, intermédiaire à la gâchette facile, la petite bande vieillit plus vite que prévue, plongée dans des situations qu’elle n’aurait jamais imaginées.
Vent de fraîcheur sur le casting
Dans le rôle des Coyotes, on retrouve cinq jeunes comédien·nes belges qui crèvent l’écran. Kevin, héros taciturne et buté, est incarné par Louka Minnella. Découvert en 2015 dans La Fille Inconnue des Dardenne, on l’aperçoit ensuite dans des courts métrages qui cartonnent en festivals, comme Accord Parental ou Famille Nucléaire, ou encore aux côtés d’Olivier Gourmet dans Ceux qui travaillent. Il sera bientôt le héros de Sans Soleil, premier long métrage de Banu Akseki.
Kassim Meesters est Furêt, le gars solide et fragile à la fois, l’ami fidèle sur lequel tout le monde compte, mais qui va apprendre à compter pour lui-même. Un premier grand rôle pour le jeune comédien, passionné de cinéma, et qui compte bien continuer à courir les castings.
Mangouste est incarnée par Sarah Ber. La précoce jeune actrice a fait ses débuts dans Elle s’appelait Sarah de Gilles Paquet-Brenner. Elle brûle les planches depuis le plus jeune âge, et vient de terminer l’INSAS. On devrait la revoir très vite sur les écrans.
Dans le rôle de Panda, on retrouve la jeune Victoria Bluck, qui avait marqué les esprits il y a deux ans dans Le Jeune Ahmed des frères Dardenne (décidément une bonne école), et dans celui de Mouss, Anas El Marcouchi, qui fait ses débuts à l’écran. Dara Tombroff, découverte dans Jalouse, où elle jouait la fille de Karin Viard, incarne la lumineuse Marie, tandis que chez les aînés, on retrouve Steve Driesen en délicieux grand méchant, Philippe Jeusete en prêtre pas loin d’être défroqué (surement un clin d’oeil à Ennemi Public), mais aussi Valérie Bodson ou Isabelle Defossé.
ADN belge
L’objectif de la RTBF, avec le Fonds série lancé il y a quelques années avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, est bien sûr de permettre à de nouveaux talents belges d’émerger, que ce soit devant ou derrière la caméra. Imaginée par Axel du Bus et Vincent Lavachery, co-écrite par Anne-Lise Morin, et réalisée par Gary Seghers (déjà aux manettes sur Ennemi Public) et Jacques Molitor (le luxembourgeois de la bande), avec un casting mêlant visages connus et nouveaux venus, et une bande originale conçue par Daniel Offermann (Girls in Hawaï), Coyotes offre une belle vitrine à ses nombreux talents.
Mais le but de la RTBF est aussi de proposer à son public des récits profondément belges, ancrés dans leur territoire et leur culture. A cet égard, Coyotes fait le job. Entre la province du Luxembourg et ses incontournables sapins, et le port d’Anvers, les paysages font indéniablement couleur locale.
Mais le plus produit délicieusement made in Belgium, c’est sans aucun doute d’avoir ancré la série dans l’univers du scoutisme. Avec plus de 180.000 jeunes adhérents en 2019 en Belgique, le scoutisme est un élément incontournable de la culture belge, qui rythme ses étés et ses saisons, et fournit moult récits épiques de camps et autres sorties qui traversent les familles.
Une toile de fond populaire et unificatrice (le scoutisme), des sujets qui devraient faire parler dans les familles (la cible de la série est clairement élargie, des ados aux parents), une réalisation tonique et trépidante, et un casting jeune et convaincant, Coyotes multiplie les atouts pour animer les trois dimanches qui viennent sur La Une.
Diffusion des deux premiers épisodes ce dimanche 16 mai, dès 20h50.
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