Clap de début pour « Carpe Diem », le premier long d’Emmanuel Marre

Vous avez adoré Le Film de l’été et D’un château l’autre et vous demandez ce qu’Emmanuel Marre vous réserve pour la suite? Vous n’êtes pas les seuls…

Le cinéaste vient d’entamer ce lundi le tournage de son très attendu premier long métrage, Carpe Diem, au casting surprenant, puisqu’on retrouve dans le rôle principal la comédienne française Adèle Exarchopoulos (inoubliable Palme d’or de La Vie d’Adèle, amoureuse transie de Matthias Schoenaerts dans Le Fidèle, vue récemment en camarade de jeu émouvante de Virginie Efira dans Sibyl de Justine Triet).

Adele-Exarchopoulos-Sibyl

Elle y interprète Cassandre, 26 ans, hôtesse de l’air dans une compagnie low-cost. Elle vit au jour le jour et passe de vol en fête sans lendemain. Comme pseudo Tinder, elle a choisi Carpe Diem. Elle se reconnaît pleinement dans la devise de sa compagnie « Le monde n’attend pas ».

Le-film-de-l-ete

Au vu des deux précédents films du réalisateur, s’il y a une chose à laquelle on peut s’attendre, c’est bien d’être surpris. Le Film de l’été mettait en scène Jean-Benoît Ugeux, désarmant trentenaire dépressif voire suicidaire, qui le temps d’une parenthèse, oubliait son spleen en parlant, de tout et de rien, de la vie et de l’amour, avec le petit garçon de l’un de ses amis.

D’un château l’autre mettait lui en scène le jeune comédien liégeois Pierre Nisse comme on ne l’avait jamais vu, en étudiant boursier dans une grand école parisienne qui loge chez une vieille dame clouée par le handicap dans un fauteuil roulant. De ce compagnonnage inattendu ressortait une force vitale intense, nourrie de la sagesse de Francine, et de la sincérité de Pierre. Ce dernier cherchait sa place, empêtré par un complexe d’infériorité sociale aggravé par son choix d’études, et par les atermoiements politiques vécus par le pays.

Les deux films saisissaient des moments de réel pour les élever au statut de fiction, des instants triviaux, capturés avec les outils du quotidien (notamment les scènes tournées au smartphone dans D’un château l’autre), donnant la sensation que les films oscillent entre fiction et documentaire.

Après les à-côtés de l’autoroute des vacances dans Le Film de l’été, et l’entre-deux tours de la campagne présidentielle dans D’un château l’autre, le cinéaste s’intéresse cette fois-ci à la réalité pas toujours reluisante du monde des compagnies aériennes à bas coût. Une vie low cost, dont cherche à s’échapper Cassandre, la tête dans les nuages, mais les pieds bien ancrés sur terre.

Le film se tourne en deux phases, un mois de tournage entre la Wallonie et Lanzarote jusqu’à mi-mars, puis un mois de tournage en juin entre la Belgique, Lanzarote, Paris et Dubaï. Aux côtés d’Adèle Exarchopoulos, on retrouve Alexandre Perrier, également coproducteur du film, et la jeune comédienne belge Mara Taquin vue récemment dans Hors normes (voir notre interview) et que l’on verra bientôt dans La Ruche de Christophe Hermans, ainsi que de nombreux comédiens non-professionnels. A la production, on retrouve Benoît Roland, pour Wrong Men (Lola vers la mer de Laurent Micheli, 7 fois nommé aux Magritte et Lucia en el limbo de Valentina Maurel, présenté à Cannes et nommé dans la catégorie Meilleur court métrage de fiction aux Magritte, et bientôt Mon légionnaire de Rachel Lang).

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