Certains projets mettent des années à se monter… et finissent parfois par tomber à l’eau. D’autres arrivent à bon port après un long cheminement fait de joies de déceptions, d’attente. De beaucoup d’attente.
Depuis quelques années et l’avènement de la vidéo HD, on découvre une troisième sorte de longs métrages : ceux qui se tournent à l’arrache, porté par l’enthousiasme d’une équipe qui va au bout de sa folie en un temps record.
Attention ! Il ne s’agit pas là de tournages amateurs, forcément bancals, non. Certains sont initiés par des personnalités en vue qui veulent s’extraire, le temps d’une douce euphorie des circuits figés pour vivre une aventure à nul autre pareil. Ils sont talentueux, ils sont un peu fous et surtout ils sont portés par une envie de bosser entre amis, hors des conventions. Pour l’amour de l’art. Pour le plaisir.
Tania Garbarski et Charlie Dupont au Steigenberger Grandhotel Brussels pour le gala Little Dreams Foundations
C’est exactement ce qui arrive pour l’instant à Charlie Dupont qu’on a connu acteur inspiré, scénariste drolatique, réalisateur consciencieux et qui, en plus, se découvre aujourd’hui une vocation de producteur pour porter un projet brûlant qui lui est cher.
Quand on connaît l’auguste personnage on n’est pas vraiment étonné de cette mutation : l’homme est particulièrement intelligent et malin (ce n’est pas la même chose), il est aussi instinctif et parvient souvent à transformer la moindre opportunité en feux d’artifice : remember les Qui est là déjantés et autres Professionnels avec son ami Damien Gillard; sans parler de l’île aux cons qu’on aimerait beaucoup voir enfin.
Charlie interviewé par le Petit Journal aux Magritte – Photo désormais mythique signée par Rudy Lamboray
Il y a quelques semaines », raconte Charlie, « Philippe Dajoux me contacte. Nous avions tourné ensemble Seconde Chance, un téléfilm sympa sur lequel nous nous étions bien amusés. Philippe a beaucoup travaillé pour la télé en filmant d’innombrables épisodes de diverses séries, mais c’est aussi un réalisateur de ciné. On lui doit notamment Les collègues avec Éric Cantona. Il rêvait de tourner un long métrage de cinéma un peu à l’arrache et pensait que j’avais sûrement un scénario prêt à tourner dans un tiroir. »
Belle intuition. Charlie a en effet plus d’une corde à son arc et plus d’un projet en tête. Sa plsu grande envie du moment : un scénario sur lequel il planche depuis de longues années avec sa copine Fanny Desmares.
« Je crois très fort aux énergies », continue Charlie, fort content de lui, pour le coup. « Là, tout était en place, Philippe voulait tourner, des producteurs et une équipe était prêts à le suivre. C’était un miracle. Un vrai ! »
D’abord baptisé Jalousie à Manhattan puis Paris-Cracovie, cette comédie romantique raconte la rencontre entre deux couples… sur un mode assez inattendu.
Rapidement, tout le monde est convaincu: l’histoire est drôle et affûtée, prête à être incarnée. Confronté à cette nouvelle idée, Les enfants terribles qui a appris à aimer la folie douce des Belges avec Au nom du fils de Vincent Lannoo saute dans le train.
Constatant qu’une part belge pouvait avantageusement s’ajouter à cette combinaison financière, Charlie endosse alors son plus beau costume et, en un temps record, contacte tous ceux qui, chez nous, peuvent l’aider à ajouter au film un peu de noir, un peu de jaune, un peu de rouge. Comme l’homme a de l’entregent et que tout le monde l’aime bien, tout est possible.
Bien sûr, ces financements ne s’acquièrent pas en quelques jours, mais qu’importe : pour des raisons de logistique, le scénario est regéolocalisé et c’est finalement sur la Côte d’Azur qu’il va se tourner. A Cannes, plus précisément. Boosté par le soutien d’un producteur vidéo, l’équipe décide de ne pas perdre de temps et de se glisser dans les plannings initiaux.
« Nous sommes en plein tournage », s’amuse Charlie. « On a commencé vendredi dernier dans le train qui emmenait tout le monde à la Côte d’Azur : on a profité du contexte pour filmer les premiers plans qui se trouveront au début du film. »
Et l’histoire ?
« Il s’agit donc de deux couples. L’un est un duo de gentils ploucs qui gèrent un restaurant baptisé La Guinguette. Ils admirent et envient les stars. Ils sont sympas, mais très envahissants. Dans le train, ils se retrouvent en présence d’un célèbre footballeur à la retraite et de sa compagne, une élégante miss météo. Pendant leur séjour cannois, les deux couples ne vont pas arrêter de se croiser; le premier pourrissant joyeusement la vie du second. Ou pas. Car l’histoire est peut-être un peu plus complexe qu’elle ne semble et les emmerdeurs et les emmerdés ne sont pas forcément ceux qu’on croit. »
Comme le pitch, le casting de cette comédie romantico-épileptique est alléchant: dans le rôle du footballeur playboy, sorte de David Ginola au sommet de son art, on retrouvera le Nicéen Olivier Sitruk(ci-dessus) tandis que son épouse sera incarnée par l’actrice franco-helvéto-péruvienne, Elodie Frenck (ci-dessous). Face à ce couple strass et paillettes, les gentils casse-bonbons seront incarnés par Charlie Dupont et… who else… Tania Garbarski, madame Dupont à la ville et à présent à l’écran.
Cette première partie du tournage s’étendra du 27 mars au 7 avril. Après un petit break, il s’achèvera à Paris ou à Bruxelles selon les financements dénichés d’ici là.
Pour certains, la vie n’est qu’une longue attente monotone qui nourrit souvent de sombres rancunes. Pour d’autres c’est un roller-coaster éblouissant. Charlie Dupont et Tania Garbarski ont résolument choisi de s’inscrire dans l’énergie et l’action.
Deux au carré (2²), sous-titré Les femmes des uns font le bonheur des autres est leur nouvelle aventure.