Pour sa première session de 2015, le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel a débloqué une aide à l’écriture, au développement ou à la production. 15 documentaires, 2 fictions télévisuelles et 3 films lab.
Dans le créneau documentaire, on pointera le retour de Pierre-Yves Vandeweerd avec un film sur Les éternels, ces patients d’un asile psychiatrique, généralement arméniens, souffrant de la mélancolie d’éternité, enfermés dans leur attente d’une trop lointaine libération. Aussi lauréat de cette session, Jérôme Lemaire, multi-primé pour son long métrage documentaire Le Thé ou l’Electricité (Magritte 2013), se penche sur l’emballement pathogène des activités chirurgicales de l’Hôpital Saint-Louis à Paris.
Dans le secteur télévisuel, on note deux projets de fiction animée : le premier est signé Patar et Aubier (Panique au village, La bûche de Noël), de retour avec une nouvelle équipée de Cowboy et Indien, désespérés par La rentrée des classes, le second sera l’oeuvre d’Arnaud Demuynck, fidèle à sa touche poétique avec un conte moyenâgeux pour enfants sur les pouvoirs de la musique intitulé Le vent dans les roseaux.
Mais ce n’est pas tout…
DOCUMENTAIRES DE CRÉATION
Aides au développement
1er collège
That’s manga de Vincent Bierrewaerts
Production : Ambiances
Tout le monde a entendu parler des mangas. Mais presque personne n’est réellement capable d’en parler sans erreur, sans approximation, même chez les plus fervents fans. Beaucoup de choses contradictoires se disent, quelques fantasmes aussi, et presque personne ne connaît la relation entre les mangas et la société japonaise.
Vacancy, une petite histoire du motel américain de Alexandra Kandy Longuet Production : Eklektik
Là-bas, au loin, le long des routes, il attend patiemment le voyageur harassé par sa longue route. Objet des fantasmes les plus fous de l’architecture ou du cinéma et mythe moderne, pendant de la culture automobile et incarnation du rêve américain, le motel nourrit l’imaginaire collectif et traverse la vie quotidienne de millions de voyageurs à travers le XXe siècle. Par la suite, le motel se voit vite détourné de son utilité première pour devenir le lieu privilégié de l’errance, des rendez-vous clandestins, des laissés-pour-compte d’un capitalisme en crise. Ainsi, loin d’être simplement un lieu anodin de passage, le motel incarne et interroge de nombreux aspects de la culture américaine : populaire, économique, sociale.
2ème collège
L’homme tout seul d’Alain De Halleux
Production : Sophimages
Après avoir longtemps dormi, Taro Yamamoto s’éveille et découvre que son pays n’est pas seulement pollué par la radioactivité, mais que, tel un poison encore plus invisible, une forme nouvelle de dictature vient de naître et semble reproduire les erreurs du passé. Ayant perdu son statut de vedette de cinéma suite à son engagement pour Fukushima, Taro devient politicien et fonde le parti de l’homme seul. Il s’insurge contre la politique néolibérale et va-t-en-guerre de Shinzo Abe. Taro est un homme seul, comme l’ont toujours été les pacifistes.
Tracé de Khristine Gillard
Production : Matière Première
Le Nicaragua, une terre vue à travers la parole et les gestes des hommes — ceux et celles qui l’habitent, la cultivent, la protègent — et les mouvements de la nature à laquelle ils sont intimement liés.
Wandering spirits de Lionel Lesire et Inès Rabadan
Production : Désirée Augen asbl
Il y a quelques mois, Julien avait trouvé l’amour. Mais Adeline est partie, emportant son fils de 3 ans et les rêves de Julien d’être un mari et un père de famille. Julien vit dans la rue, mendiant, marcheur, membre d’une communauté mouvante, parfois violente, parfois solidaire. Julien n’a pas renoncé. Il va faire ce qu’il avait promis, et elle reviendra. En tous cas la vie reviendra. Avec son ami Serge, il va reconstruire le paradis perdu.
Aides à la production de longs métrages (d’initiative belge francophone)
Funérailles de Boris Lehman
Production : Dovfilm
Comment filmer sa propre mort ? Comment la mettre en scène ? Au premier abord cela peut faire sourire et pourtant cette question concerne tout un chacun, même si on n’est pas cinéaste. Arrivé à un âge où l’on pense à faire ses valises pour l’au-delà, je me prépare à brûler ma vie, à jeter ce que j’ai collectionné et accumulé pendant plus d’un demi-siècle. Les livres, les vêtements, les films, tout doit, tout va disparaître, en cendres et en fumée.
Inkotanyi de Christophe Cotteret
Production : Wrong Men North
Rwanda, juillet 1994. C est la rébellion la mieux entraînée et la plus disciplinée du continent africain qui vient de mettre fin au dernier génocide du XXème siècle, celui des tutsis rwandais. A la tête de cette rébellion, l’actuel président du Rwanda, Paul Kagamé. Leur nom : les Inkotanyis, nom donné aux troupes du FPR (Front Patriotique Rwandais). De leur formation dans la rébellion ougandaise de Museveni au début des années 1980 à la guerre du Congo qui renverse Mobutu en 1997, du génocide rwandais de 1994 au leadership régional qu’ils exercent actuellement, l’action politique et militaire des Inkotanyis a été décisive de l’ensemble des bouleversements violents qu’a vécu la région des Grands Lacs depuis 30 ans.
Les éternels de Pierre-Yves Vandeweerd
Production : Cobra Films
On appelle éternels ceux qui souffrent de la mélancolie d’éternité. Convaincus que la mort ne peut avoir raison de leurs vies, ils se croient condamnés à errer dans l’attente du jour où ils seront libérés de leur existence. ans l’asile psychiatrique de Saint‐Alban, en Lozère, les patients souffrant de cette forme de mélancolie étaient enfermés, jusqu’il y a quelques années, dans un espace appelé le carré des éternels. La plupart d’entre eux étaient des Arméniens. En Arménie, la croyance veut qu’au moment où Jésus portait sa croix, le portier de Ponce Pilate lui aurait ordonné de se hâter. Et Jésus de lui répondre : « Je m’en vais mais toi tu attendras jusqu’à ce que je revienne ». Depuis lors, on dit que cet homme erre dans les montagnes d’Arménie, qu’il est le dernier homme.
Aides à la production de documentaires TV (d’initiative belge francophone)
1er collège
La presqu’île de Baptiste Janon
Production : Hélicotronc
A Gravelines, depuis 30 ans, des pêcheurs se relaient jour et nuit, toute l’année, pour attraper le poisson qui prolifère comme par miracle sur un bout de côte artificielle. Ces ouvriers de la région marquent ce paysage industriel de leur empreinte d’une manière tout à fait singulière. Face à eux, la plus grosse centrale nucléaire d’Europe dicte en effet son rythme et sa loi sur les lieux. Durant le rythme d’une année, nous accompagnons ces hommes dans la fragilité de leur présence sur ce bout de terre où flotte continuellement une atmosphère de fin du monde et découvrons avec eux que derrière la précarité de l’existence se cache une force insoupçonnée.
La terre abandonnée de Gilles Laurent
Production : Centre Vidéo de Bruxelles
Tomioka est un village de quinze mille habitants, à un jet de pierre de la centrale nucléaire de Fukushima. Aujourd’hui, l’ensemble de la population a fui cette zone brûlante de radiation. Matsumura San, lui, au lendemain de l’accident, a fait le choix d’y rester. Jour après jour, au milieu du brasier nucléaire et depuis bientôt quatre ans, il soigne les animaux qu’il a sauvé de l’abattage décidé par le gouvernement. Il témoigne contre ce même gouvernement et le lobby nucléaire, contre l’irresponsabilité, le déni et le mensonge. Mais, au-delà de ce geste politique, est-ce la volonté de rester ou son incapacité à partir qui est en jeu ? En accompagnant Matsumura San sur cette terre abandonnée, désormais connue de lui seul, nous allons à la rencontre de «son» territoire.
Une vie contre l’oubli de Kita Bauchet
Production : Dérives
André Dartevelle a réalisé des films documentaires pendant 40 ans. Le film interroge l’oeuvre d’un «réalisateur en résistance», qui a mis la parole au centre de ces films avec en point de mire le devoir de transmission. Témoin des grands conflits et bouleversements du monde, attaché aux questions sociales de la Belgique, portraitiste d’artistes méconnus, André Dartevelle a également mis en lumière, par un travail de remémoration, le témoignage de rescapés et descendants des deux guerres mondiales.
2ème collège
A se brûler les ailes de Jérôme le Maire
Production : AT Doc
L’action se passe au premier étage de l’Hôpital Saint-Louis, en plein coeur de Paris. A ce niveau, le bloc opératoire regroupant les activités chirurgicales fonctionne à la chaîne. L’organisation du travail, bien qu’extrêmement sophistiquée, est devenue pathogène. Stress chronique, burn-out, et risques psychosociaux gangrènent l’hôpital. Consciente de ce problème, l’administration a commandé un audit sur l’organisation du travail afin de tenter de désamorcer le début d’incendie. L’objectif de ce film est de plonger au coeur du travail et de ses excès. Il veut comprendre l’incendie contemporain qui affecte l’hôpital, ce miroir trouble de notre société.
Le sang des autres de Marie-France Collard
Production : Cobra Films
En vertu de l’article 9ter de la loi dite «des étrangers», des hommes, des femmes, des familles avec enfants ont demandé le séjour en Belgique pour raisons médicales. Depuis 2012, l’Office des étrangers rejette presque systématiquement toutes les demandes et les migrants déboutés reçoivent un ordre de quitter le territoire. Ils souffrent de maladies graves, mortelles à court terme s’ils ne reçoivent pas le traitement adéquat. Ils sont parfaitement conscients qu’un retour dans leur pays signe leur arrêt de mort. Le sang des autres propose de suivre le parcours de quelques personnes, dans les rues de Bruxelles, de Charleroi ou de Bruges.
Sur la piste de Yu Bin de Jean-Christophe Yu (aide après réalisation)
Production : Image Création.com
En remontant la piste de Yu Bin, mon grand-père, je redécouvre l’histoire de la Chine au cours du siècle dernier; entre espoirs et désespoirs. En remontant la piste de Yu Bin, je mélange mon imaginaire d’enfant fasciné par la grande Chine révolutionnaire aux réalités moins héroïques. J’apprends le sort des jeunes étudiants chinois installés en Europe au cours des années ‘20-’30 et je brasse à nouveau ces conflits idéologiques qui écartèrent les tenants du Kuomingtang nationaliste, ceux de l’église catholique ou les militants communistes de la première heure.
Aides à la production (CCA-VAF)
Welcome to Chocolate City de Bram Van Paesschen
Production : Savage Film
Tiianxiu est un gratte-ciel de Guangzhou, une mégalopole chinoise. À première vue, il n’a rien de particulier. En Chine, toute grande ville compte des centaines d’immeubles semblables. Mais Tianxiu a une particularité : l’immeuble est situé en bordure d’un quartier où la diaspora africaine s’est établie depuis deux décennies, que les Chinois appellent Chocolate City. Des centaines de milliers de voyageurs africains y séjournent. Ils viennent dans cette ville pour acheter des produits qu’ils écouleront en Afrique.
FICTIONS TÉLÉVISUELLES
Aides à la production (d’initiative belge francophone)
La rentrée des classes de Stéphane Aubier et Vincent Patar
Production : Panique
Indien et Cowboy sont sur le départ pour une magnifique croisière sur un paquebot de luxe, mais ils se sont emmêlés les pinceaux…. Ils ont complètement oublié qu’aujourd’hui, c’est la rentrée des classes ! Adieu les îles exotiques, nos amis se retrouvent désespérés sur les bancs de l’école à subir la monotonie des cours. Pour dynamiser ce début d’année et accueillir le nouveau professeur de géographie, la directrice propose un grand concours. Les lauréats accompagneront M. Youri pour une journée sur la Lune. Indien et Cowboy sont évidemment prêts à tout pour gagner le concours.
Le vent dans les roseaux d’Arnaud Demuynck
Production : La Boîte, …Productions
Eliette, six ans, vit dans un pays où le roi a interdit la musique. Un troubadour arrive d’Orient dans la région et se fait confisquer ses instruments de musique. Il rencontre Eliette avec qui il se lie d’amitié. Ensemble ils vont mener le peuple à sa libération.
FILMS LAB
Aides à la production (d’initiative belge francophone)
Après la fin de François Hien
Production : CinéSilex
Des Consciences Numériques Autonomes sont nées sur les serveurs informatiques. Faites du savoir des hommes, elles raisonnent et réfléchissent sur leur condition. Elles vont peu à peu comprendre qu’elles sont l’écho informatique d’une humanité déjà morte. Nous suivons l’une d’elles, Malo. Contacté par un mystérieux fantôme qui se fait appeler Ophélie, il va la suivre à travers les œuvres du patrimoine cinématographique présentes sur le réseau. Le temps presse, les serveurs commencent à se détruire. A la poursuite de son fantôme, Malo va faire l’apprentissage de sa propre mort.
Je suis resté dans les bois de Michael Bier, Erika Sainte et Vincent Solheid (photo d’ouverture)
Production : Eklektik Productions
Vincent, artiste plasticien prépare sa prochaine exposition. Durant le processus de création, il va être précipité dans une crise totale, une remise en question personnelle, sentimentale et professionnelle et va tenter de se retrouver, de revenir aux sources.
Malta Kano, TX de Frédérique de Montblanc
Production : Eklektik Productions
MALTA KANO, TX raconte l‘histoire d’un couple en crise d’adaptation où l’homme comme la femme ne se domestiquent plus, ne se comprennent plus. Parfois, à force de chercher à plaire à l’autre, nous nous transformons en celui-ci, par mimétisme, et souvent, nous nous oublions dans cette métamorphose.