Ainsi donc, on connaît le film qui fera l’ouverture du 68e Festival de Cannes en mai. La tête haute raconte le parcours de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver. Tourné en 2014 dans le Nord-Pas-de-Calais, en Rhône-Alpes et en Ile de France, il s’appuie sur une distribution alléchante : Catherine Deneuve, Benoît Magimel, Sara Forestier entouraient Rod Paradot qui interprète le personnage principal.
Plus une actrice belge bien connue des lecteurs de Cinevox : Catherine Salée.
Réalisatrice, scénariste et actrice, la Française Emmanuelle Bercot débute au Festival de Cannes en 1999 en recevant un Deuxième Prix de la Cinéfondation pour La Puce, son film de fin d’études.
Deux ans plus tard, son premier long métrage, Clément est en Sélection officielle dans la section Un Certain Regard.
En 2009, elle offre à Déborah François un de ses plus beaux rôles dans Mes chères études, celui d’une jeune fille amenée à se prostituer pour payer ses études. Ce film de télévision très classe et très choc, produit par et pour Canal Plus, reste une référence dans la carrière des deux femmes.
En 2014, la réalisatrice frappe fort à nouveau en proposant à Catherine Deneuve un formidable écrin pour son talent : Elle s’en va est à la fois un joli succès public (plus de 400.000 spectateurs pour un film délicat hors des sentiers battus) et surtout critique.
On n’est donc pas très étonné que la star ait accepté de renouveler rapidement l’expérience. Sans doute en mourait-elle d’ailleurs d’envie. Et le moins qu’on puisse dire est qu’elle a eu raison puisque le film fera donc l’ouverture du prochain Festival de Cannes, jouissant ainsi d’une visibilité mondiale franchement inespérée.
Cette désignation a surpris tous les spécialistes, car ce slot très recherché est habituellement réservé à un film très commercial. Il faut remonter à 2005 et à la projection de Lemming pour trouver un long métrage catégorisé « auteur » propulsé sous les feux de l’actualité. Et il est carrément nécessaire de plonger jusqu’en 1987 pour voir un autre film tourné par une femme ouvrir le Festival. Il s’agissait alors d’Un homme amoureux de Diane Kurys. Et encore… Quand on dit « un autre », on est encore peu précis : Diane Kurys était jusqu’ici la SEULE réalisatrice à avoir eu les honneurs de l’ouverture. Carrément.
La seule présence de Catherine Deneuve sur les marches a-t-elle pu convaincre les sélectionneurs de risquer ce coup de poker?
Mais non, vous n’y êtes pas!
La vraie responsable de cet authentique miracle est une autre Catherine, notre Catherine Salée à nous. L’actrice belge est effectivement un véritable trèfle à quatre feuilles pour les films dans lesquels elle évolue et qui ont un œil braqué sur Cannes.
En 2013, La vie d’Adèle où elle incarne la maman de l’héroïne remporte la Palme d’or (voir ici). L’an dernier, Catherine monte les marches avec les frères Dardenne pour son rôle de déléguée syndicale dans Deux jours, une nuit.
Maryline Laurin l’avait d’ailleurs suivie avant la montée des marches (voir ICI)
Cette fois, pour la troisième fois en trois ans, ce sera donc aux côtés d’Emmanuelle Bercot.Pour l’ouverture. On croit rêver.
Et ce n’est pas tout.
Dans nos pronostics cannois, nous avons épinglé deux films belges capables de faire l’événement sur la Croisette (lire ici). Et naturellement Catherine est à l’affiche d’un des deux : les Chevaliers Blancs de Joachim Lafosse. Imaginez un instant que Keeper de Guillaume Senez émerge de la deuxième liste que nous avons compilée (lire ici), et voilà Catherine obligée de passer dix jours à Cannes de l’ouverture à la clôture.
La pauuuuuvre… 😉
Du film d’Emmanuelle Bercot à celui de Joachim Lafosse, Catherine nous expliquait récemment ses dernières expériences de tournage. Une petite question anodine qui prend tout à coup un nouveau sens sous le soleil de la Méditerranée.