L’agenda des sorties : les films belges

Quels sont les films à l’affiche? Ceux qu’on annonce?  Si vous voulez vous éclater au ciné ou planifier vos prochaines sorties en solo, en amoureux, entre amis ou en famille, voilà d’angoissantes questions existentielles qui doivent être résolues sans délai. Pour vous aider, Cinevox propose désormais des articles mis à jour très régulièrement Bienvenue dans un espace d’information qui n’existe nulle part ailleurs.  

[Édition du 5 mars 2015]

Après un début d’année à la cool, les films belges profitent de l’arrivée du printemps pour se frayer à nouveau un chemin dans les salles.

 

 


Hier est sorti sur les grands écrans, Vivre sa mort, le nouveau documentaire réalisé par le toujours passionnant Manu Bonmariage, un des cerveaux qui a inventé le concept de l’émission Strip Tease Vivre sa mort raconte le combat de deux hommes Philippe Rondeux et Manu De Coster pour une mort digne malgré les affres de la maladie.

Ce qui les effraie, ce n’est pas la mort, c’est mourir. Comment, où, avec qui, dans quelles conditions ? Comment s’en aller «en paix » ?

« Ça a été le film le plus dur que j’ai pu réaliser » a récemment déclaré le réalisateur.

 

Lire notre présentation ICI

 

 

Un autre documentaire belge sortira le 25 mars (avant-première ce samedi à Bozar). Devil’s Rope de Sophie Bruneau raconte l’histoire d’un outil universel et familier : le fil barbelé. Elle remonte aux premiers colons, à l’esprit de Conquête et à la chasse au sauvage.

Elle s’ancre dans l’espace-temps de l’Ouest américain. C’est l’histoire d’un petit outil agricole qui bascule en histoire politique et s’emballe avec le train du capitalisme. C’est l’histoire de l’évolution des techniques de surveillance et de contrôle. L’inversion d’un rapport entre l’Homme et l’animal.

C’est l’histoire du monde de la clôture et de la clôture du monde. Un point de vue pour le moins original sur un sujet… pour le moins inattendu.

La bande-annonce est à voir ici

 

 

La déferlante de fictions belges « haut de gamme » qui nous arrive débutera avec la sortie de Melody.

C’est également le 25 mars que Cineart amènera dans les salles le deuxième long métrage de Bernard Bellefroid qui a glané au FIFF namurois le prix du public et le prix Cinevox, couronnant le meilleur film belge de la compétition (sortie française, le 6 mai).

Melody est une jeune coiffeuse à domicile qui a choisi de vivre dans la rue plutôt que de continuer à supporter une vie de couple qui ne lui convenait pas. Elle veut acheter un petit salon de coiffure. Mais l’argent qu’elle met précieusement de côté ne peut pas lui suffire pour un pareil investissement.  Pour décrocher son prêt, elle doit présenter des garanties et une mise de départ importante. Pour les obtenir, elle est prête à tout.

Même à porter l’enfant d’une riche anglaise qui ne peut plus être mère par elle-même.   Lucie Debay et Rachael Blake, les deux actrices qui conduisent le film sont époustouflantes. Leur face à face reste gravé dans les mémoires longtemps après avoir vu le film.
Une des priorités de l’année, c’est évident ! Lire ICI

 

 

Le 22 avril, nous découvrirons un autre long métrage fort, porté lui aussi par deux actrices lumineuses.

Avec L’année prochaine, premier long métrage de Vania Leturcq, la réalisatrice s’intéresse à deux amies qui ont grandi en province et qui, à l’aube de leurs 18 ans, envisagent leur avenir. Aude est flamboyante, très extravertie. Clothilde, plus discrète évolue dans son ombre, fascinée et soumise.

C’est pourtant elle qui va jeter les dés de leur destin commun et pousser son amie à l’accompagner à Paris pour s’inscrire dans une école artistique assez élitiste. Larguer les amarres, quitter la famille, l’univers forcément balisé dans lequel on a grandi… Pas facile…

Constance Rousseau est Clothilde. Jenna Thiam, vue dans la série Les revenants où elle occupe un rôle central, est son amie Aude. À leur côté, on retrouve un jeune acteur dont la cote est en train de grimper de façon fulgurante : Kévin Azaïs vient tout juste de remporter le César du meilleur espoir masculin pour le rôle d’Arnaud Labrède dans Les Combattants. Petite anecdote, car  son nom ne l’indique pas du tout : Kevin est le frère de l’immense Vincent Rottiers (Le monde nous appartient, l’hiver dernier…). On peut d’ailleurs voir les deux frérots ensemble dans une scène de La Marche de Nabil Ben Yadir. Sacré pédigrée !

L’année prochaine apparu pour la première fois au festival des films du monde de Montréal où il a décroché le Zénith d’argent de la meilleure première œuvre est actuellement diffusé un peu partout à travers le monde.

La liste complète de ses prochaines apparitions est dispo dans notre agenda des festivals, ICI

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Une semaine plus tard, sortira enfin dans les salles belges Tous les chats sont gris, événement de ce début d’année 2015 avec une programmation exceptionnelle dans le cadre du Cinevox Happening « Magritte », le 7 février à l’UGC.

Porté par un Bouli Lanners en état de grâce, une Anne Coesens contre nature en petite bourgeoise coincée et la jeune Bruxelloise Manon Capelle, révélation du film, Tous les chats sont gris évolue sur un registre de film indé anglo-saxon très alléchant: image léchée, éclairages subtils, interprétation à cœur ouvert, ambiance rock indé vitaminée. Un vrai plaisir.

On y suit Dorothy, quinze ans, une ado qui ne se sent pas vraiment à sa place dans sa famille BCBG entre un père gynéco over-busy et une mère paralysée par la tyrannie des apparences.

Depuis longtemps, elle est persuadée de ne pas être la fille de l’homme qui l’élève. Fantasme? Ici, et là, des indices l’intriguent.

Où sont les photos d’elle, enfant, avec son père, par exemple? Sous l’impulsion d’une amie fort délurée qui n’aime pas tourner autour du pot, elle décide d’essayer d’en savoir plus. Pour l’aider dans sa quête, elle fait appel à un détective privé qu’elle rencontre un peu par hasard à proximité d’un skate park où elle a ses habitudes.

Hasard? Paul, de retour au pays après un exil de quelques années, n’aurait pas dû se trouver là: il n’a pas le droit d’approcher Dorothy pour une raison bien précise.

Notre critique du film est disponible ICI

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Programmé lui aussi fin avril, début mai La Tierra Roja nous plongera dans le nord-est de l’Argentine, à Misiones où Pierre, un ancien joueur professionnel de rugby qui a dû abandonner son sport fétiche après de nombreuses blessures, est mandaté par une multinationale pour gérer les coupes de forêts et les plantations de sapins. Passionné d’ovalie il entraîne aussi la jeune équipe locale.

Affable dans la vie quotidienne, il n’a pas d’état d’âme dès qu’on aborde son travail : il rase, brûle et déverse des produits chimiques dans cette terre fertile pour en améliorer le rendement.

À Misiones, on ne compte plus les bébés malformés, les cancers et les enfants retardés mentaux du fait de l’usage des agrotoxiques.

Le problème devient tel que la population se soulève et que la société doit faire face à la défection de nombreux ouvriers. Pierre est aussi amoureux d’Ana, une jeune institutrice militante qui prend fait et cause pour les autochtones.

Acculé, il va devoir choisir son camp.

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Si le début d’année est traditionnellement peu animé côté sorties belges dans les cinémas, il y a une bonne raison à cela : le festival de Cannes approche et beaucoup de producteurs aimeraient en faire une vitrine pour leur film.

Une série de longs métrages terminés ou peu s’en faut présente un pedigree qui les rend susceptibles de se  voir invités sur la Croisette. D’ici mai, ils doivent faire profil bas. Pas question d’être montrés dans un festival, encore moins d’être distribués en salles.

Les sélectionneurs cannois aiment l’exclusivité frissonnante et une belle avant-première le long de la Méditerranée ne se refuse pas… même si elle n’est pas systématiquement synonyme de succès populaire.

Tout est affaire de timing et de communication. Sauf surprise de dimension, les longs métrages belges qu’on a une chance de voir sur la Croisette devraient faire partie de cette short liste : Les Chevaliers Blancs de Joachim Lafosse, Bee Lucky de Philippe De Pierpont (photo), Keeper (nouveau titre de Hors Cadre) de Guillaume Senez, Un homme à la mer de Géraldine Doignon, Préjudice d’Antoine Cuypers, Seule comme une baignoire de Rachel Lang, Le chant des hommes de Bénédicte Liénard et Marie Jimenez ou Je suis mort, mais j’ai des amis, des frères Malandrin (sortie en juin?), gardent, tous, un œil braqué sur la Méditerranée.   Préparé dans le plus grand secret, Lost in Paris d’Abel et Gordon est aussi un candidat très sérieux. Mais à vrai dire, on ne sait rien de son état d’avancement. Le duo aime travailler dans le calme, loin de la foule déchaînée.

 

 

Quelques-uns de ces films pourraient donc très bien se retrouver dans l’une ou l’autre section de la 68e édition du plus fameux festival au monde.

Tous n’y seront évidemment pas. Au pire, aucun d’entre eux ne sera repris.

On a quand même du mal à imaginer une situation aussi négative : le cinéma belge a l’habitude d’avoir un ou deux représentants, au printemps, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pas de raison pour que ça change. Haut les cœurs !

 

Pourquoi ne verrait-on pas Joachim Lafosse programmé en sélection officielle, par exemple? Le sujet de son nouveau long est brûlant, le casting porteur et le talent du cinéaste pourraient valoir à ces Chevaliers des temps modernes un mini trip cannois en première classe.

Selon toute vraisemblance, le film sortira en salles à l’automne. Pour les autres propositions, les options sont plutôt la semaine de la critique, la quinzaine des réalisateurs; voire, qui sait, Un Certain Regard.

Chaque chose en son temps…

L’ascension cannoise est un processus complexe, mais en général, y mettre un pied un jour, fût-ce à la Cinéfondation, semble la meilleure manière d’y parvenir au sommet plus tard…

Pour la sortie de tous ces films dans les salles belges, on patientera jusqu’à l’été, peut-être jusqu’à l’automne après la rafale de festivals belges susceptibles de les accueillir. Le FIFF en tête. Avec un prix Cinevox à la clef?

 

 

Plutôt attendu du côté de Venise ou Toronto (nouvel objectif majeur de la fin de l’été), Le tout nouveau Testament de Jaco van Dormael devrait donc être prêt pour la rentrée 2015. Sur base d’un simple trailer, il a déjà été prévendu dans une vingtaine de pays.

C’est dire le carton potentiel. Jaco a coécrit le scénario de ce quatrième long métrage (en 25 ans !), avec l’écrivain Thomas Gunzig. Les deux compères s’attaquent à une histoire presque banale de revanche d’une fille envers son père tyrannique. Une trame simple… si on excepte l’identité du protagoniste central : Dieu.

Car oui, Dieu existe. D’ailleurs, il vit à Bruxelles. Dans son appartement un peu pourri qui surplombe la ville, il se comporte de façon odieuse avec sa fille, Ea (on ne la connaissait pas celle-là). Avant de fuguer, la gamine pirate l’ordinateur de son divin paternel et met en ligne la date de la mort de tous les humains.

De quoi provoquer un électrochoc général. Dieu se lance alors à sa recherche à travers la cité et découvre l’horreur de ce monde qu’il a créé mais qu’il connaît si mal.

 

Produit par la société du réalisateur, Terra Incognita, avec Olivier Rausin et coproduit avec la France et le Luxembourg, Le Tout Nouveau Testament a été tourné en 2014 avec un casting détonnant: Benoit Poelvoorde, Yolande Moreau, Catherine Deneuve, François Damiens et une foule d’invités.

Mais la révélation devrait être la jeune Pili Groyne déjà vue chez les frères Dardenne (elle était la fille de Marion Cotillard et Fabrizio Rongione dans Deux jours, une nuit) et Fabrice Du Welz (dans Alleluia, elle était la fille d’Helena Noguerra).

Elle est ici la fille de Dieu, un rôle qui devrait marquer les esprits.

Quoi qu’il arrive, les toutes premières images sont à voir ICI

 

 

Le passionnant Jawad Rhalib qui semble prendre goût aux longs métrages de fiction, a deux cordes à son arc. Il termine actuellement la postproduction de l’Insoumise et garde sous le coude l’explosif 7 rue de la folie vu à Namur et qui a remporté deux prix à Agadir : meilleure interprétation collégiale pour les quatre actrices et meilleur scénario.

Pas mal pour un OVNI sans le sou. Ce (tout) petit budget qui divise (et c’est tant mieux) nous a vraiment captivés.

Espérons qu’on pourra le voir dans quelques salles un de ces quatre… Quoique par les temps qui courent, ce n’est pas gagné.

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Pour Felix van Groeningen, Belgica sera l’important successeur de The Broken Circle Breakdown qui racontera l’histoire d’un bar à succès ouvert à Gand par deux frères aussi dissemblables physiquement que moralement.

Un endroit très fréquenté où se mélangent les communautés sur fond de racisme, de drogue, d’alcoolisme également.

Les deux protagonistes, proches, mais animés par une tenace rivalité, seront interprétés par Tom Vermeir et Stef Aerts (Adem).

Le scénario original est cosigné par le réalisateur et Arne Sierens qui ont déjà travaillé ensemble sur Dagen zonder lief.

Le film est actuellement en tournage et les échos qu’on reçoit du plateau sont assez enthousiastes.

 

 

D’abord annoncée en avril, la sortie Black a été repoussée au 11 novembre. Soit, si on compte bien, juste après le festival de Gand.

Black est la nouvelle réalisation des deux cinéastes qui nous ont donné Image, Adil  El Arbi et Bilal Fallah, qui se déroule à nouveau à Bruxelles. Le film, basé sur les livres Black (2006) et Back (2008) de Dirk Bracke, auteur flamand spécialisé dans la littérature pour la jeunesse.

Le film décrira avec un réalisme brut un drame classique autour d’un amour impossible entre une jeune black et un Beur, tous deux membres de gangs antagonistes.

Les premières images des coulisses du film dont à voir ICI.

 

 

 

À cette longue liste s’ajouteront encore quelques longs métrages terminés qui ont déjà été montrés à quelques privilégiés: Sauve-toi Wendy de Patrick Glotz a été présenté à un parterre de cinéphiles le mois dernier au Vendome tandis que Mirage d’amour d’Hubert Toint avec Marie Gillain faisait partie d’une des sélections du festival international du film d’amour de Mons. Leurs sorties en Belgique ne sont pas encore datées. On en reparle dès qu’on en sait plus

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