Le Centre du cinéma et de l’audiovisuel réalise tout au long de l’année un formidable travail de compilation statistique, indispensable pour suivre la carrière commerciale des films en Belgique. Il vient tout juste de nous livrer l’analyse globale de l’année 2014, enfin entièrement compilée.
L’analyse présentée dans le dossier repose sur les résultats des tops 30 mis à la disposition du Centre par le SICR-ICDO. Cette analyse ne se veut donc pas exhaustive, mais reflète toutefois clairement les tendances du marché de l’exploitation belge pour l’année 2014 (qui s’étend du 1er janvier 2014 au 30 décembre 2014 soit 52 semaines).
Pour rappel, en 2013, l’année cinématographique comportait 53 semaines et non 52. En effet, tous les 7 ans, nous sommes confrontés à une année de 53 semaines.
Pour une clarté maximale et objectiver les analyses développées dans ce bulletin, le Centre du cinéma a donc décidé de supprimer la première semaine de l’année 2013 qui s’étend du 26 décembre 2012 au 1er janvier 2013 (soit un seul jour en 2013) afin d’obtenir un comparatif sur 52 semaines.
Cela semble en effet beaucoup plus logique et équitable de comparer 2013 et 2014 sur base de 52 semaines par année. D’autant plus que la 1re semaine retirée des analyses comporte6 jours en 2012 contre un seul en 2013.
Les données fournies par le SICR-ICDO ne précisent pas le nombre d’entrées réalisées par les différents films, mais uniquement leur box-office. Afin de faciliter la lecture, ces entrées sont traditionnellement calculées sur la base d’un ticket moyen estimé à 7 euros. On divise donc la recette par 7.
De ce rapport roboratif, nous avons retenu tout ce qui se rapportait aux films belges (co)produits tant au sud qu’au nord du pays.
En 2014, les 37 (co)productions belges qui ont accédé aux tops 30 des films les plus plébiscités en Belgique ont attiré 2.213.905 cinéphiles.
Ces trente-sept (co)productions belges génèrent un cumul de 15.497.334 euros. Ces 37 films produits ou coproduits par la Belgique représentent 10,62% du box-office global de l’année (contre 44 (co)productions en 2013 qui représentaient 11,13% du box-office global de l’année).
Ces 37 films se répartissent en 13 productions 100% belges contre 24 coproductions avec la Belgique (contre 12 productions 100% belges et 32 coproductions avec la Belgique en 2013). Tout comme en 2013, l’ensemble des productions 100% belges est d’initiative flamande. 15 des 24 coproductions sont des productions d’initiative étrangère (contre 21 sur 32 en 2013). 11 (contre 14 en 2013) sont initiées par la France. Les quatre autres coproductions sont respectivement initiées par les États-Unis, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Irlande.
9 coproductions sur 24 sont donc d’initiative belge (contre 6 sur 32 en 2013).
Avec 869.602 euros (soit 124.229 entrées estimées), Marina (qui chapeautait déjà les coproductions belges en 2013) domine toujours les (co)productions qui réalisent un box-office de 6.617.190 euros (945.313 entrées estimées) soit 4,54% du box-office total de 2014. Les productions belges, sont toujours emmenées par FC De Kampioenen: kampioen zijn blijft plezant (également sorti en 2013 il dominait aussi les productions belges l’an dernier!) cumulent quant à elles 8.880.144 euros (soit 1.268.592 entrées estimées) soit 6,09% du box-office global de l’année 2014.
En 2013,les productions 100% belges représentaient 7,03% du box-office global et généraient 10.363.051 euros (soit 1.480.436 entrées estimées).
Sur le total des 37 films belges qui accèdent aux tops 30 de 2014, on recense 16 (co)productions francophones (29 en 2013) contre 21 néerlandophones (15 en 2013). En 2014, les films francophones ont séduit 546.777 spectateurs (soit un box-office de 3.827.441 euors) tandis que les films flamands ont attiré 1.667.128 spectateurs (soit 11.669.893 euros).
En 2013, les films francophones cumulaient un box-office de 3.129.306 euros (soit 447.044 entrées estimées) contre un box-office de 13.269.978 euros (soit 1.895.711 entrées estimées) engrangés par les films flamands.
Les 37 (co)productions belges se répartissent en 31 fictions (contre 40 en 2013) qui génèrent 13.456.714 euros (soit 1.922.388 entrées estimées) et 6 animations (tout comme en 2013) qui engrangent 2.040.619 euros – 291.517 entrées estimées.
Tout comme en 2013, malheureusement, aucun documentaire belge n’accède aux tops 30 de 2014.
C’est le 1er trimestre 2014 qui est le plus favorable aux (co)productions belges. Avec un cumul de 8.035.258 euros (soit 1.147.894 entrées estimées), il représente à lui seul près de 52% du box-office engendré par les (co)productions belges en 2014!
Capitalisant sur les excellents résultats de trois productions flamandes: FC De Kampioenen: kampioen zijn blijft plezant plezant l’adaptation cinématographique par Eric Wirix d’une série télévisée culte en Flandre, qui totalise 2.489.691 euros (soit 355.670 entrées estimées) en 2014, K3 dierenhotel le cinquième volet de la série des K3 mis en scène par Bart Van Leemputten (1.954.874 euros – 279.268 entrées estimées) et le nouveau thriller de Hans Herbots De behandeling (1.052.897 euros – 150.414 entrées estimées) le 1er trimestre 2014 représente 5,51% du box-office de l’année 2014.
Il est à noter que le trio de tête du classement des (co)productions belges en 2014 est l’exact reflet de celui du 1er trimestre 2014! Les 2e et 3e trimestres 2014 ont été plus chaotiques.
D’une part, l’offre cinématographique locale des 2e et 3e trimestres était non seulement plus réduite (Flying home, Plan Bart et Labyrinthus pour les films flamands ou encore Deux jours, une nuit, Pas son genre et 3 coeurs pour la partie francophone), mais a également nettement moins mobilisé le public.
À cela, s’ajoutent la coupe du monde de football et de belles journées ensoleillées qui ont attiré le public vers d’autres loisirs estivaux.
Le 4e trimestre 2014 se ressaisit et voit le box-office des (co)productions belges repartir à la hausse.
En 2014, 2.213.905 spectateurs ont donc choisi de visionner une (co)production belge. Comparativement à 2013, le score global engendré par les (co)productions belges en 2014 régresse de 5,50% (15.497.334 euros et 2.213.905 entrées estimées en 2014 contre 16.399.284 euros et 2.342.755 entrées estimées en 2013).
Dans un peu plus de 75% des cas, les cinéphiles ont opté pour un film flamand tandis que 25% ont porté leur choix sur un film francophone.
Dans ce contexte morose, les (co)productions belges francophones tirent néanmoins leur épingle du jeu en bénéficiant d’un box-office de 3.827.441 (soit 546.777 entrées estimées) contre 3.129.306 euros (soit 447.044 entrées estimées) en 2013. Leur box-office progresse donc de 22,31%. Les (co)productions flamandes, bien que réalisant un score nettement supérieur aux (co)productions francophones voient toutefois leur box offic régresser par rapport à 2013.
Ainsi, en 2014, 1.667.128 spectateurs se sont rendus dans les salles obscures belges pour découvrir un film flamand (soit un box-office de 6.175.196 euros) contre 1.895.711 cinéphiles (13.269.978 euros) en 2013, soit une chute de 12,06%.
Du côté francophone, les meilleurs résultats reviennent du côté des films minoritaires à l’adaptation de la 17e bande dessinée de René Goscinny et Albert Uderzo, Astérix: le domaine des Dieux, coproduction minoritaire qui a su séduire 101.628 petits et grands.
Viennent ensuite les comédies d’initiative française coproduites par notre pays Tu veux ou tu veux pas, (622.345 euros soit 88.906 entrées estimées) et La famille Bélier (567.115 euros soit 81.016 entrées estimées).
Du côté des films majoritaires, ce sont Les rayures du zèbre de Benoît Mariage et Deux jours, une nuit de Luc et Jean-Pierre Dardenne qui réalisent les meilleurs scores. Comme nous l’avons déjà annoncé ci-dessus, les top 3 des films belges flamands est composé de FC De Kampioenen: kampioen zijn blijft plezant, K3 dierenhotel et De behandeling.