Le Boost Camp, programme créé fin 2016, a pour objectif de soutenir et accompagner les réalisatrices belges, plus particulièrement en leur permettant d’accélérer la mise en production de leurs projets de longs métrages, et de renforcer leur network. 4 nouvelles réalisatrices belges intègrent cette année le programme: Géraldine Doignon, Delphine Girard, Véronique Jadin, et Delphine Noëls – accompagnées sur la photo par la scénariste Bulle Decarpentries.
C’est quoi encore le Boost Camp?
Initié par Diana Elbaum, et marrainée par Diane de Furstenberg, l’objet du Boostcamp repose notamment sur trois constats:
- le temps de développement des projets initiés par des femmes peut aller entre 5 et 10 ans ;
- durant cette trop longue période, elles disparaissent du panorama audiovisuel et perdent toute possibilité de network ;
- les budgets des films (et donc leurs ambitions) restent plus bas que la moyenne des films des réalisateurs hommes.
Cette discrimination des femmes dans le secteur du cinéma apparaît également clairement lors des festivals de grande envergure.
Souvenez-vous, à la fin de l’année dernière, nous rencontrions les 4 réalisatrices belges de la première édition (Rose Denis, Eve Duchemin, Sandra Fassio et Zoé Wittock) à l’occasion de leur dernière session de travail. Elles nous parlaient de leur parcours, et des obstacles visibles ou invisibles qu’elles avaient pu rencontrés. Elles nous parlaient surtout de quatre projets forts, tous quatre très différents, et que l’on a hâte de voir sur les écrans. Cette interview est à retrouver ici.
Time’s up!
Concrètement, le Boost Camp s’adresse aux réalisatrices résidentes en Belgique ou en France, ayant réalisé au minimum un court métrage, une série Web, un documentaire ou un long métrage, et désirant se lancer dans le développement d’un projet de long métrage. Il s’articule autour du développement de huit longs métrages fin qu’ils soient prêts à entrer dans la phase de financement au terme de l’année passée au Boost Camp.
La résidence se fait en trois phases, du développement des personnages au story telling du projet, en passant bien sûr par l’écriture du scénario. Rendez-vous est donné en novembre prochain à Bruxelles pour la fin de cette aventure.
La promotion 2018
On retrouve donc 4 nouvelles réalisatrices belges pour cette deuxième édition, certaines dont on a déjà pu voir des longs métrage en salle comme Delphine Noëls ou Géraldine Doignon, d’autres qui abordent l’étape cruciale du premier long métrage. Présentation des forces en présence.
- Delphine Girard
Née en 1990 au coeur de l’hiver québécois, Delphine Girard rejoint la Belgique quelques années plus tard. Après avoir commencé des études de comédienne, elle se réoriente vers la section Réalisation à l’INSAS à Bruxelles. Son film de fin d’étude Monstre remporte plusieurs prix en Belgique et dans le monde. Sortie de l’école elle écrit et réalise un nouveau court métrage Caverne adapté d’une nouvelle de Holly Goddard Jones. Delphine travaille actuellement à l’écriture d’un long métrage Mado tout en s’occupant du montage de son prochain court métrage, Une soeur.
> Mado
Apprenant que son grand-père vit ses derniers instants, Mado prend congé de l’armée canadienne pour le rejoindre. En revenant dans la petite ville où elle a grandi, elle se retrouve confrontée à son père, qu’elle avait rayé de sa vie, et renvoyée sans cesse à l’image de sa mère disparue. Peut-on échapper à son héritage ?
- Véronique Jadin
Véronique Jadin étudie les Langues et Littératures romanes, puis travaille dans la production de films, principalement comme assistante mise en scène. Elle écrit en parallèle. Son premier court, En fanfare, avec Tsilla Chelton, âgée de près de 90 ans, fait le tour des festivals et gagne plusieurs prix. Séduite par la vieille actrice, elle commence à la filmer, au travail ou chez elle. Suivent deux courts métrages : Comme des héros, adapté d’une nouvelle de Thomas Gunzig et Ingrid fait son cinéma. Un documentaire, On est loin d’avoir fini! (2015) parle avec humour de son aventure avec Tsila Chelton, touchante et tyrannique, décédée avant la fin du film. Elle écrit, avec Anne Fournier Les Moches, une comédie sociale, aujourd’hui en développement. Le projet a été sélectionné à l’Atelier Grand Nord 2017. White Rabbit est son nouveau projet.
> White Rabbit
Nina, 11 ans, apprend que sa mère ne sera pas présente à sa représentation de théâtre. Elle fuit, oreilles de lapin sur la tête. Elle erre dans la ville. Sa mère est en train de mourir d’un cancer, sa famille espère encore un traitement miraculeux. Nina n’est plus une enfant mais elle voudrait qu’on s’occupe d’elle.
- Delphine Noëls
Après des études en peinture à l’académie des Beaux Arts de Liège, et en réalisation à l’INSAS, Delphine Noels réalise plusieurs courts métrages et deux longs métrages. Son premier long métrage s’appelle Post Partum (avec Mélanie Doutey, Jalil Lespert et Françoise Fabian). Elle est en train de finaliser un deuxième long métrage, Demain dès l’aube.
> Krieg
Afin de briller aux yeux de Trude, jeune femme dont il est tombé éperdument amoureux, Felix Landau s’enrôle dans les bataillons de police hitlérienne dont la mission, redéfinie par Hitler, sera d’initier la Shoah.
- Géraldine Doignon
Géraldine Doignon est une scénariste et réalisatrice bruxelloise, diplômée de l’IAD en 2000. En 2003, son 1er court métrage Trop jeune remporte le Grand Prix au Festival de Bruxelles avant d’être sélectionné dans de nombreux festivals internationaux, notamment Clermont-Ferrand. Elle réalise ensuite Comme personne et Le syndrome du cornichon, courts métrages également primés et sélectionnés à l’international. En 2012, son 1er long métrage, De leur vivant, conçu et produit en low budget, sort en Belgique après des sélections à travers le monde. En 2016, Un homme à la mer, son 2e long métrage, primé aux Magritte, rencontre un succès critique et public et inscrit la réalisatrice au rang des cinéastes à suivre du cinéma belge.
> Lenny n’a pas l’âge
Marina, 39 ans, est professeure de français dans un lycée bruxellois. Elle découvre un jour que Lenny, un de ses élèves de 15 ans, vit seul dans la maison familiale. Ses parents, travaillant à l’étranger, sont absents de sa vie. Pour Marina, Lenny est en manque de tout. Jusqu’où ira-t-elle pour combler le vide de parents défaillants ? Le sont-ils vraiment ? A-t-elle le droit de s’imposer dans la vie de cet adolescent ?
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