Mavela, une black de quinze ans membre du redoutable gang de jeunes, le “Black Bronx”, est écartelée entre la loyauté et l’amour, lorsqu’elle tombe follement amoureuse d’un garçon marocain appartenant à un gang rival, les “1080”. Très rapidement, elle se rend compte d’une chose: “être un jour membre d’une bande, c’est en être membre pour toujours“ et quitter le Black Bronx est tout simplement impossible.
Car Black is Black et grâce à Adil El Arbi et Bilall Fallah, tous les cinéphiles belges ne vont ne va pas tarder à le savoir.
« Dès le début de nos études de cinéma, nous avons eu l’ambition de tirer un film du livre de Dirk Bracke, Black. », explique le duo. « L’histoire racontée dans ce livre, le milieu dans lequel elle se déroule nous sont très familiers. Nous avons grandi dans un monde similaire et nous avons personnellement l’expérience des bandes urbaines de Bruxelles pour les avoir côtoyées, de près ou de loin. La plupart des gens ont entendu parler du phénomène des bandes urbaines à travers les médias, mais cela reste un « monde à part » qui ne les concerne pas. Dirk Bracke en dresse une image tellement authentique que l’on en vient à comprendre pourquoi ces jeunes se sentent attirés par ces bandes, comment elles fonctionnent et pourquoi elles portent en elles une telle violence.
Lorsque Dirk Bracke nous a appris que Hans Herbots voulait adapter le livre au cinéma, il a été essentiel pour nous de pouvoir prendre part au projet. Le courant est passé immédiatement avec Hans Herbots et après quelques réunions de réflexion créative autour du projet, il nous a donné la chance de devenir les réalisateurs de Black. Notre approche et notre connaissance des quartiers et des jeunes qui y vivent garantissant, selon lui, l’authenticité du film. Depuis lors, il est notre coach et nous apporte un soutien essentiel dans l’évolution du projet grâce à son expérience, sa vision globale et son savoir-faire. »
Il faut dire qu’Adil et Billal ne sont plus des inconnus.
Avec leur court métrage Broeders, ils ont épaté les professionnels et décroché une bourse qui aurait dû leur permettre de tourner un deuxième court. Mais avec l’aide de leurs parrains Michael Roskam et Nabil Ben Yadir, ils se sont lancés dans la réalisation d’un premier long, façon guérilla.
Le résultat? Image, un réquisitoire stupéfiant contre les petites manipulations médiatiques qui contribuent à faire naître le racisme et la haine. Un sujet dans l’air du temps comme les manchettes de certains journaux populistes nous le rappellent chaque jour.
Le public ne s’y est pas trompé et cette bombe incendiaire a attiré plus de 75.000 spectateurs dans les salles belges. Un exploit, rien de moins.
Black, entièrement tourné en français, qui aurait dû être le premier long des deux réalisateurs sera donc finalement leur deuxième. Et tant mieux, car le terrain a été bien balisé et le film est désormais très attendu.
On savait qu’il sortirait le 11 novembre, mais il sera avant cela programmé dans une série de manifestations cinématographiques: il a été sélectionné au TIFF de Toronto, participera à la journée flamande du FIFF namurois (le 5 octobre, on peut déjà acheter des pass!) et il vient tout juste d’être annoncé au prochain festival de Gand.
Le directeur artistique Patrick Duynslaegher s’en réjouit d’ailleurs : « Dès leurs premiers courts métrages, découverts et primés au Film Fest Gent, Adil El Arbi en Bilall Fallah se sont révélés des vrais cinéastes. À peine quelques années plus tard ils ont déjà signé deux long métrages. On se réjouit de pouvoir présenter leur deuxième long métrage, Black, au Film Fest Gent. Avec Black Adil et Bilall confirment leur immense talent et tiennent le spectateur en haleine de la première à la dernière minute, avec un cinéma coup-de-poing et un réalisme brut sans concessions. »
Sorte de Romeo et Juliette furieusement contemporain, Black promet d’être un véritable coup de poing au plexus du spectateur. Pour vous en convaincre, cliquez sur l’incroyable bande-annonce (ICI) qui vient de sortir et découvrez l’affiche du film, pleine d’atmosphère