Bigfoot Junior, un adolescent pas si ordinaire

Avec Bigfoot Junior, Ben Stassen et Jérémie Degruson proposent un divertissement tous publics bienvenu en plein coeur de l’été, 100% réalisé en Belgique, et mis en musique par Puggy.

Adam a l’adolescence solitaire, et un peu bousculée. Il est bousculé par ses camarades un peu teigneux, et bousculé par ses hormones qui semblent lui jouer des tours. Alors qu’il se pense pacifique et résigné face aux coups des plus forts que lui, il se découvre une force physique insoupçonnée et… une capillarité quelque peu excessive! De son père, qu’il croit mort depuis belle lurette, Adam ne sait pas grand chose. Jusqu’à ce qu’il découvre que ce dernier est plus vif que mort, et se terre au milieu de la forêt, où il vit entouré d’animaux. Et pour cause: son paternel n’est autre que le légendaire Bigfoot. Mais l’incroyable pilosité de Bigfoot ne laisse pas indifférente la société HairCo, qui rêve de régler à jamais, et moyennant généreuses finances des heureux bénéficiaires, le drame de la calvitie. Epaulés par un quintet d’animaux très loquaces, le père et le fils vont se battre pour sauver leur peau (et leurs poils), et retrouver une vie normale.

Bigfoot-Junior-TeamBigfoot-equipe

Avec ce déjà 6ème long métrage des studios nWave, dont il est l’un des cofondateurs, Ben Stassen a voulu élargir son public, des plus jeunes, qui devraient rigoler comme des baleines devant les pitreries des animaux qui parlent, aux pré-ados séduits par des thématiques qui leur sont proches (trouver sa place dans le groupe, et dans la famille), en passant par les parents qui apprécieront l’utilisation pertinente et créative de la 3D (au service du récit plus que du spectacle), et la bande originale extrêmement riche de pop songs et autres plages atmosphériques du groupe bruxellois Puggy.

On notera avec intérêt que le film décline sous de nombreuses coutures la thématique de la vanité masculine, au travers de l’obsession de la calvitie, bien sûr, mais aussi en présentant un aréopage de personnages masculins sérieusement obsédés par leur apparence, et au style particulièrement soigné, des loubards du lycée aux molosses de la sécurité d’HairCo. Intéressant notamment en regard de la quête identitaire du jeune héros, qui s’il ne peut nier une certaine hérédité physique, se trouve surtout des valeurs et des envies communes avec son père.

bigfoot-junior.loubards

Après avoir exploré l’espace dans Fly Me To The Moon, les fonds sous-marins dans Les Aventures de Sammy, et l’île paradisiaque de Robinson Crusoé, Ben Stassen s’offre un nouveau terrain de jeu particulièrement luxuriant pour sa science aguerrie de l’animation 3D. Les courses poursuites au coeur de la foret sont impressionnantes sans être outrageusement tape-à-l’oeil, et le bâtiment futuriste et totalement mégalomane conçu par le grand méchant fondateur d’HairCo offre de belles perspectives et lignes de fuite aux animateurs, qui s’en donnent à coeur joie pour faire jaillir les personnages aux quatre coins de l’édifice.

Bigfoot-HairCo

Les occasions de se retrouver en famille devant un film belge ne sont pas légions, et quand en plus l’occasion se paie le luxe de damer le pion des plus grands studios d’animation internationaux, on ne peut que s’en réjouir. Bigfoot Junior sera l’un des (rares) bonnes raisons de l’année de chausser des lunettes 3D, ne la ratez pas!

 

 

 

Check Also

Poelvoorde et Liberski nous enseignent « L’Art d’être heureux »

Ce samedi sera projeté en avant-première belge au Festival International du Film de Comédie de …