Bientôt à l’agenda… [édition du 02/11/2015]

Ils sont finis (ou presque), mais pas encore datés. Ils sortiront sans doute tous entre le mois d’octobre et … fin 2016 😉
C’est un complément idéal à notre agenda paru jeudi 22 octobre (à lire ICI).

 

 

Prix Cinevox au dernier FIFF, je me tue à le dire de Xavier Seron a épaté tout le monde pour son audace et sa maîtrise. Pour l’interprétation superlative de Jean-Jacques Rausin, aussi.

OVNI singulier, Je me tue à le dire raconte une tranche cruciale de la vie de Michel Peneud. Pas la plus heureuse qui soit. Car Michel a peur de mourir.

Trentenaire angoissé et hypocondriaque, ce brave garçon chevelu et barbu, très poilu aussi, accompagne sa mère malade, rongée par le crabe. Une chose est certaine : s’il aime follement sa génitrice, il n’a pas envie de finir comme elle. Or depuis qu’il a décidé de mettre en vente la demeure familiale et de placer sa mère dans une maison de convalescence, Michel commence à perdre des plaques de cheveux, une grosseur inquiétante est apparue dans sa poitrine. Rarement, psychosomatisation aura été plus spectaculaire.

Ces symptômes ne sont pas sans rappeler le cancer de sa mère, mais même si le médecin lui assure que c’est bénin, il n’est pas convaincu : pourquoi propose-t-elle à Michel d’effectuer un prélèvement? Désormais, Michel en est certain : il est foutu.

Entre éclats de rire et émotion, ce premier long métrage très esthétique, filmé en noir et blanc, est une des meilleures surprises de l’année. Le prix remporté à Namur lui offre une semaine de promo en salles avant sa sortie en salles: de quoi peut-être attirer l’attention des spectateurs sur sa singularité.

Mais en attendant cette sortie: pleins feux sur les festivals !

 

 

Deuxième long métrage de Géraldine Doignon, Un homme à la mer a été produit par Helicotronc.

Mathieu y est un biologiste marin. À 35 ans, il passe son temps sur son microscope, à découper de minuscules cadavres d’organismes marins. Il n’est pas heureux. Sa passion, c’était être en mer et il vit entre quatre murs.

Mais un événement inattendu va brusquement changer sa vie : Christine, sa belle-mère, fugue. C’est une surprise pour tous. Attiré par cet élan et curieux de la comprendre, Mathieu part à sa recherche. Il va la retrouver dans une maison au bord de la mer et découvrir enfin cette femme qu’il côtoyait sans la connaître vraiment. Grâce à elle, il va sentir grandir en lui le même désir de reprendre sa vie en main.

Après De leur vivant, émouvant huis clos familial, Géraldine ouvre l’espace et propose un casting basé sur des gens qu’elle admire particulièrement: Yoann Blanc, Jo Deseure, Christian Crahay, et Bérangère Bodin forment le quatuor central de ce drame optimiste.

 

Premières images ICI

 

 

 

Avec Elle ne pleure pas, elle chante Philippe De Pierpont nous avait éblouis, révélant au passage sur grand écran une de nos plus emblématiques comédiennes actuelles, Erika Sainte.

Bien sûr Erika est une interprète épatante, mais Philippe de Pierpont est également un directeur d’acteurs hors pair. C’est à nouveau son atout n°1 pour Welcome Home, tout entier axé autour d’un jeune duo fort prometteur composé d’Arthur Buyssens (Le fils du blanc, Premiers pas, Solo Rex, pour les amateurs de courts) et Martin Nissen (Les géants)

Welcome Home est un récit d’initiation. C’est l’histoire de deux amis d’enfance : Lucas (un lycéen de 16 ans) et Bert (un apprenti mécanicien de 18 ans) qui fuient le bocal familial, un éteignoir. Lucas, encore immature, va trouver en Bert un « grand frère », un guide… qui le mènera au bord de la catastrophe.

Leur fugue va les conduire dans des maisons abandonnées par leurs locataires partis en vacances. Mais très vite, l’ennui refait surface et le sens de leur voyage leur échappe. Rentrer au bercail ? Continuer ? La logique de leur dérive les pousse à aller toujours plus loin. C’est la fuite en avant…

Au FIFF où il a vécu une belle première mondiale, le film a décroché une mention spéciale Coup de cœur du jury officiel. Il va maintenant tracer son sillon dans la jungle des  festivals internationaux. On l’attend sur nos écrans entre le printemps et l’été 2016.

Chaudement recommandé par Cinevox !

 

Premières images ICI, notre article à lire ICI

 

 

Dans la lignée de ses documentaires, très engagés, Insoumise de Jawad Rhalib parle de Laila, une informaticienne marocaine sans emploi. Elle quitte son pays pour un travail de saisonnière en Belgique.

La jeune femme atterrit dans la petite exploitation agricole familiale d’André, un cultivateur de pommes. Très vite, Laila déchante, lorsqu’elle comprend le système profondément injuste qui règle les contrats des saisonniers. Peu à peu, son sentiment de révolte contamine son entourage et l’exploitation d’André va en être bousculée.

Sofiia Manousha (7 rue de la Folie), Hande Kodja (Rosenn), Benjamin Ramon (être) et Benoit Van Dorslaer sont quatre des principaux comédiens de ce film militant qui pourrait surprendre.

La bande-annonce présentée en séance privée au FIFF nous a mis l’eau à la bouche.

 

Premières images ICI

 

 

Produit par Tarantula, Baden Baden conte un chapitre de l’histoire d’Ana, initiée avec deux courts métrages. Dans Pour toi, je ferai bataille, le personnage d’Ana apparaît pour la première fois au sortir de l’adolescence, trouvant dans l’armée, dans la discipline et parfois même dans l’aliénation, une béquille pour être au monde. C’est clairement le film le plus autobiographique de sa réalisatrice.

Le film réalisé dans le cadre de ses études a récolté entre autres le Léopard d’Argent à Locarno, deux prix d’interprétation pour Salomé Richard et le grand prix du festival international d’Hambourg. Il a circulé dans plus de 50 festivals.
La seconde apparition d’Ana dans Les navets blancs empêchent de dormir marque un changement dans son personnage. Elle vit une rupture amoureuse et avance un peu plus encore vers l’âge adulte. Le film a également été sélectionné dans de nombreux festivals et a obtenu des prix à Uppsala, Belo Horizonte et Cabourg.

Elle est aujourd’hui arrivée à un point névralgique de son évolution : Ana cherche à devenir une adulte. Elle a 24 ans et quitte un tournage de film sur lequel elle ne trouvait pas sa place pour revenir à Strasbourg, la ville de son adolescence.

Elle se donne pour mission de changer la baignoire de sa grand-mère pour une douche de plain-pied, configuration plus adaptée à son âge avancé. Le temps d’un été, une ancienne passion amoureuse ressurgit, sa mamy est hospitalisée et Ana tente de se débrouiller avec la vie.

Pour la troisième fois Rachel Lang retrouve donc Salomé Richard, son Jean-Pierre Léaud à elle. Même si la réalisatrice nous a confirmé que rien ne la reliait particulièrement à l’univers de Truffaut.

 

 

Dans Le chant des hommes, une poignée d’individus venus du monde entier, des migrants sans-papiers décident d’utiliser l’arme du dernier recours : une grève de la faim.

Ils se nomment Moktar, Najat, Joseph, Gernaz, Duraid, Hayder, Kader, Esma… Ils ont fui la Syrie, l’Irak, l’Iran, le Congo, le Maroc, le Niger… Ensemble, ils décident d’occuper une église. Ils vont risquer leur vie pour des papiers. Le décompte des jours commence ; l’épreuve de force aussi. A l’intérieur, Kader a pris la tête du combat mais va et vient, secret. Esma organise la vie de cette communauté qu’elle porte à bras-le-corps. La fatigue monte, les tensions affleurent. Mais les liens se tissent et se renforcent. Entre trahisons et fraternités, le groupe va devoir se mettre à l’épreuve. Et faire face.

La situation renvoie évidemment à des situations vécues récemment chez nous. Et qui tendent à se multiplier.

Bénédicte Liénard  a étudié la réalisation cinéma à l’Institut des Arts de Diffusion et été assistante à la réalisation sur des films de Jaco Van Dormael, Manu Bonmariage et des frères Dardenne. Elle a aussi réalisé des documentaires très largement programmés en festivals comme en télévision.
Une part du ciel son premier long-métrage a été présenté en sélection officielle au Festival de Cannes en… 2002. Alors pourquoi pas un retour?

D’autant qu’elle s’est ici associée à Mary Jiménez, d’origine péruvienne, qui a enseigné la réalisation cinéma en Belgique, à Cuba et en Suisse. Plusieurs de ses longs métrages et de ses documentaires ont été sélectionnés dans de nombreux festivals. Lors du New York Film Festival, Le British Film Institue et le Museum of Modern Art ont organisé une rétrospective de ses films.

Les deux femmes se connaissent d’autant mieux qu’elles ont déjà réalisé ensemble Sobre las brasas, un documentaire qui raconte la lutte de trois générations d’une même famille pour survivre grâce à la fabrication ancestrale du charbon de bois.

 

 

 

 EN POST PROD

 

Ils sortiront normalement après les films présentés dans la première partie de l’article, mais sait-on jamais… Pour l’instant, ils sont encore en post-production.
Point commun? Ils sont tous fort alléchants.

 

 

À bord d’un petit rafiot, Homer et Joé, la cinquantaine, remontent un fleuve quelque part en Croatie

Jusqu’au décès, récent, de leur père, chacun ignorait tout de l’existence de l’autre.

Pourtant, ils sont demi-frères. S’ils sont ici, c’est pour essayer de comprendre qui était vraiment leur géniteur. Homer l’a connu, il a même vécu avec lui. Joé, lui, a été élevé par sa mère et ignore tout de cet homme qu’il a tendance à idéaliser.
En route, le duo va rencontrer Sean, un baroudeur irlandais qui a travaillé avec leur père. Travaillé?  Mais de quelle activité parle-t-on ici? La vérité se trouve-t-elle… en amont du fleuve?

Coproduction inédite entre la Belgique, les Pays-Bas et la Croatie, En amont du fleuve, nouveau long métrage de Marion Hänsel réunit trois de ses acteurs préférés : Olivier Gourmet, Sergi Lopez et John Lynch (rôle principal dans The Quarry (La Faille).

« La direction de comédiens me passionne « , commente la réalisatrice.  » Les tenir et en même temps les laisser libres. Les stimuler, leur faire comprendre vers où je tente d’aller. Les aimer surtout. L’idée d’être maître d’œuvre, un peu comme un chef d’orchestre et d’avoir face à moi trois hommes dans la force de l’âge, dominant parfaitement techniquement et émotionnellement leur art ne me fait pas peur. Au contraire, c’est extrêmement stimulant. Olivier, Sergi et John sont des Stradivarius. Ils sont capables de donner toutes les subtilités, les couleurs, les ambiguïtés, les émotions pour faire vivre magnifiquement à l’écran les rôles qu’ils interprètent.  »

 

 (photo de tournage – Kaos Films)

 

Une bibliothécaire canadienne qui habite le Grand Nord reçoit un jour une lettre de sa tante qui a 88 ans. C’est un appel au secours: la vieille dame va être placée dans une maison de retraite et ne veut pas y aller. Fiona, la Canadienne, saute alors dans le premier avion. Direction : Paris.

Mais rien ne se déroulera comme prévu: la tante n’est pas là, elle tombe dans la Seine, perd tout ce qu’elle a… Tout s’enchaîne, de mal en pis.
N’écoutant que son bon cœur opiniâtre, Fiona va néanmoins se mettre à la recherche de sa parente, épaulée par un SDF qui lui pourrit la vie.

Paris, pieds nus est donc l’histoire de trois personnes perdues à Paris comme le souligne assez explicitement le titre anglais du film: Lost in Paris. Mais définir ce film par son pitch est une approche à la fois classique… et forcément très incomplète.
Préciser qu’il est le quatrième long métrage d’Abel et Gordon, les clowns trublions, hilarants et poétiques, est une indication beaucoup plus intéressante, car de l’Iceberg, à la Fée en passant par Rumba, ces deux-là ont créé un univers qui ne ressemble à rien de connu dans le petit monde du 7e art. Leur approche surréaliste, basée sur le travail des corps avant de s’appuyer sur les mots ou les rebondissements scénaristiques est formidablement originale… et terriblement rafraîchissante.

Chouchous du Festival de Cannes qui les a accueillis à la semaine de la critique (Rumba), puis à la Quinzaine des Réalisateurs (La Fée), Abel et Gordon terminent sereinement le tournage de ce nouveau long qui devrait en toute logique les conduire à nouveau sur la Croisette en mai prochain. Même si rien n’est jamais acquis dans la vie. Mais ça, le duo le sait et s’en accommode pleinement. Leur plus précieuse richesse reste leur liberté.

 

Photo de tournage

 

À la mort de son frère, Lucie se sent soudain étrangère à sa propre vie jusque-là « si parfaite ». Elle s’enfuit au Japon et se réfugie dans un petit village au pied des falaises. Nathan disait avoir trouvé la paix là-bas, auprès d’un certain Daïsuké. En suivant la trace de ce frère disparu, Lucie a l’espoir de se rapprocher de lui une dernière fois. Mais dans ce lieu étrange, à la fois hostile et accueillant, c’est sa propre histoire qu’elle va redécouvrir.

Ce pitch est celui du Cœur Régulier,  adaptation d’un roman d’Olivier Adam et deuxième long métrage de Vanja d’Alcantara qui a réuni un duo d’acteurs franco-belges épatants : Isabelle Carré et Fabrizio Rongione. Face à eux, trois comédiens japonais : Jun Kunimara, Mugi Kadowaki et Ando Masanob.

 

Pour la troisième fois, Vanja d’Alcantara retrouve ici Ruben Impens, son chef op fétiche à qui on doit aussi la photographie de La Merditude des Choses, Adem, Brasserie Romantiek, Offline ou du mythique The broken circle breakdown de Felix Van Groeningen avec lequel il a récemment travaillé sur  Belgica.

 

 

Alors que ses Chevaliers Blancs débutent une carrière en festivals et devrait nous arriver en janvier, Joachim Lafosse a déjà enchaîné cet été avec le tournage de L’économie du Couple qui met face à face Cédric Khan et Bérénice Béjo.

Ces deux-là ont vécu une belle histoire d’amour, mais ils sont sur le point de se séparer. Hélas, s’ils semblent assez d’accord sur le principe, ils le sont moins sur les dispositions financières qui doivent présider au divorce.

Coécrit avec Fanny Burdino, Thomas Van Zuylen et surtout Mazarine Pingeot à qui l’héroïne emprunte de nombreuses caractéristiques, cette confrontation ultra-réaliste, très typique de notre époque, a été essentiellement filmée en studio, à Bruxelles.

Le montage, le son et le travail sur l’image en post prod seront effectués par des sociétés wallonnes.

Versus est naturellement aux commandes de la production. Avec les films du Worso.

Vous la sentez d’ici l’odeur de Cannes?

 

 

Après 18 ans de détention, Nicolas Roulet, ex-militant révolutionnaire, sort enfin de prison.  Il pense avoir rompu avec ce passé, cherche un travail, veut fonder une famille, devenir un homme ordinaire. Mais ce n’est pas simple : la Sûreté de l’État le surveille, peu convaincue qu’il a vraiment changé.

Est-ce d’ailleurs le cas? C’est inscrit dans ses gènes: Nicolas ne peut pas rester insensible face aux inégalités.

Alors certes, le monde à l’extérieur a évolué, mais les injustices persistent : comment Nicolas pourrait-il ne pas entendre les interrogations du groupe de jeunes révoltés qu’il rencontre…

Et puis il y a la belle Nadia, qui croise sa route et le bouleverse de fond en comble

Révolte violente qui a mal tourné, résistance à l’oppression globale, idéaux brisés, passé et présent qui s’entrechoquent; rédemption? Amour… Le pitch des Survivants est alléchant.

Pour son premier long métrage de fiction, Luc Jabon a réuni un fort joli casting: Fabrizio Rongione incarne Nicolas tandis que Nadia est campée par une Erika Sainte, décidément omniprésente depuis quelques mois. Personne ici ne s’en plaindra.

Aux côtés de ce couple très tendance, on retrouve d’autres excellents comédiens, surtout connus des spectateurs de théâtre: Christian Crahay, Kris Cuppens, Stéphanie Van Vijve ou Benoît Verhaert, mais aussi Sophie Maréchal, Laure Voglaire, Thomas Mustin, Arthur Marbaix, Antoine Plaisant… Du solide !

 

 

Au moment de sa conception, Nous Quatre de Stéphane Hénocque n’était pas forcément destiné à sortir en salles. Tourné en deux semaines pour quatre mille euros, achevé pour 4000 euros supplémentaires, il a finalement été présenté en Première mondiale le 8 septembre au Kinepolis Rocourt devant deux salles pleines à craquer… avec l’incroyable succès qu’on a déjà relaté dans ces pages (lire ici).

Drôle, émouvant, ambitieux malgré son manque de moyens flagrant et ses petites imperfections, Nous Quatre est une formidable réussite, un film populaire comme on en tourne peu en Belgique: le genre de films qui vous fait rire aux larmes et vous fait pleurer dix minutes plus tard. Une rareté. Presque un cas d’école.

Le réalisateur est actuellement à la recherche d’un producteur pour finaliser la postproduction avant de voir, peut-être, son film enfin distribué.

Parce qu’un film aussi enthousiasmant ne peut forcément pas rester sur les étagères. Ce serait du gâchis pour tout le monde… et surtout pour le public qui n’aurait pas l’occasion de le voir.

 

 

 

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