Truffaut, Lelouch, Pinoteau, Chabrol, Rohmer, Rivette, Doillon, Serreau, Sautet, Costa-Gavras, Labrune, Blier, Lemercier, Jeunet, Chatilliez, Techiné, Desplechin, les frères Larrieu, Rappeneau, mais aussi Nassim Amaouche, François Dessagnat, ou Nicolas Benamou, à elle seule la filmographie d’André Dussolier ressemble à un Who’s Who trans-générationnel du cinéma français.
Tour à tour inquiétant, séducteur, hilarant, émouvant, la liste de ses rôles nous évoque autant de sanglots que de sourires, autant de souvenirs de cinéma, aussi bien d’auteur que populaire, parvenant par son humanité et son sourire de boy next door à faire le pont entre les deux. L’inoubliable père par procuration de Trois hommes et un couffin, puis père irrésistiblement indigne de Tanguy (Etienne Chatilliez, 2001) s’est réincarné au fil des années sous les yeux du public en commissaire, chirurgien, trompettiste, psychopathe, médecin, maître luthier, avocat au grand coeur, chef de la PJ, préfet, narrateur de luxe, Joseph Staline, chef de mission spatiale, écrivain, détective amateur en kilt: c’est peu dire qu’il peut tout jouer. S’il a accompagné les plus grands cinéastes français, au premier rang desquels Alain Resnais avec lequel il tournera 7 films, dont le formidable On connaît la chanson qui lui valut le César du Meilleur acteur en 1998, il met également son talent au service de jeunes réalisateurs audacieux. Il prend notamment part aux premiers films de Valérie Lemercier (Quadrille), Frédéric Schoendoerffer (Scènes de crime)…
En 2016, il enchaîne deux comédies grand public, Adopte un veuf de François Desagnat, avec Bérangère Krief, et A fond de Nicolas Benamou, à qui l’on doit Baby-Sitting 1 et 2. On le verra en ce début d’année pour la première fois au générique d’un film belge, Chez Nous de Lucas Belvaux, où il incarne le mentor d’Emilie Dequenne, une jeune infirmière généreuse et dévouée qu’il incite à se présenter aux élections municipales sous la bannière d’un parti d’extrême-droite.
André Dussollier succède ainsi en tant que Magritte d’honneur à Vincent Lindon, Pierre Richard, Emir Kusturica, Costa-Gavras, Nathalie Baye et André Delvaux.