A la rencontre des « Coyotes »

Photo: Govinda Van Maele

Septembre 2020. Pas moins de trois séries belges issues du Fonds série RTBF/ FWB sont en tournage. L’une d’entre elles a posé ses valises, câbles et autres projecteurs à quelques encablures d’une petite ville luxembourgeoise. Il s’agit de Coyotes, projet atypique qui suit les aventures – et quelles aventures! – d’une troupe de scouts pas comme les autres…

Car Coyotes, c’est l’histoire de Kevin, un jeune scout de la 46ème Sainte-Eulalie qui lors de son camp d’été prend un acide et découvre des diamants sur une sirène… Enfin, ce qu’il prend sur le moment pour une sirène… Car une fois à jeun, il constate que la sirène est en fait un cadavre. Puis il comprend que le cadavre est l’ex de la fille dont il vient de tomber amoureux. Puis que cette fille et son ex les ont volés à un dangereux receleur. Puis que le receleur est lui-même menacé par un tueur Sikh. Un engrenage infernal, au coeur de ce thriller d’aventures, divertissement épique destiné à un large public.

Janvier 2021. Le tournage est terminé depuis deux mois maintenant, et une petite partie de l’équipe se retrouve dans un studio son bruxellois pour la post-synchro. L’occasion pour nous de rencontrer le héros de la série, Louka Minella (Kevin), ainsi que son bras droit fictionnel, Kassim Meesters (aka Furet), et le producteur de la série André Logie (Panache Productions). On sent la petite équipe heureuse de se retrouver, et d’envisager une diffusion prochaine.

Louka Minella, aka Kevin
(Photo: Govinda Van Maele)

On entre rapidement dans le vif du sujet, en cherchant à savoir qui sont donc ces jeunes scouts qui se fourrent dans une situation aussi dangereuse que rocambolesque… « En fait, je crois que Kevin peut sembler assez détestable au premier abord, confie Louka Minella. Au début du récit, il agit de façon très personnelle, il pense beaucoup à lui, et peu au groupe. Heureusement il évolue… Au fur et à mesure, il finit par comprendre ce que représente vivre en communauté, entouré et soutenu par ses amis. Il va vite devoir changer pour faire face à l’adversité! »

« Comme Kevin, Furet est lui aussi en plein crise d’adolescence, renchérit Kassim Meesters, même s’il l’exprime autrement. Il est dans une quête identitaire, il s’interroge sur qui il est. Il est le copain fiable, celui sur tout le monde compte, mais qui a tendance à s’oublier lui-même. C’est quelqu’un qui réfléchit beaucoup en fait, qui mène beaucoup de débat avec lui-même! »

Kassim Meesters, aka Furet.
(Photo: Govinda Van Maele)

Des adolescents presque ordinaires en somme, plongés dans une histoire extraordinaire. C’est d’ailleurs en parti ce qui a séduit Louka Minella en découvrant le scénario: « Moi ce qui m’a donné envie de faire ce projet, c’est le côté bigger than life de l’histoire. C’est tellement décalé par rapport à ce que peut vivre au quotidien un adolescent! »

Et effectivement, l’objectif de l’équipe, des auteur·rices (Vincent Lavachery, Axel Du Bus et Anne-Lise Morin), des réalisateurs (Gary Seghers et Jacques Molitor) comme de la production, c’est de proposer un divertissement familial inédit: « Je pense qu’on peut dire que c’est un thriller avant tout, avec des touches d’humour, explique André Logie. C’est une série tendue, rythmée. Ces jeunes posent des actes graves, qui les dépassent… L’idée est que l’on puisse regarder la série en famille, et que le débat s’installe: à leur place, qu’aurais-tu fait? Les diamants, tu les aurais gardés? Tu aurais partagé? Tu les aurais rendus? »

Une série qui devrait d’autant plus trouver un écho auprès du plus grand nombre qu’elle met en scène l’un des éléments clés de la culture belge: le scoutisme! « Le scoutisme, c’est presque un sujet bateau en Belgique, continue le producteur, et pourtant, personne ne s’est vraiment approprié cette thématique jusqu’ici. Alors quand les auteurs m’ont présenté le projet, ça a tout de suite fait tilt. C’est un cadre narratif idéal en fait. On a un groupe prédéfini, une temporalité bien claire, une certaine unité de lieu… Tous les ingrédients sont présents pour développer une intrigue. Sans compter que le scoutisme, ce sont aussi des valeurs qui sont très intéressantes sur le plan de la fiction. On doit suivre les ordres, privilégier l’intérêt du groupe… »

Coyotes-Serie
Photo: John Janssens

Etrangement, les deux jeunes comédiens n’ont jamais été scouts, mais ont pu s’inspirer auprès de leurs amis. Tout le monde a une histoire de scoutisme en Belgique. « Moi, ça m’a presque donné envie de me lancer! » plaisante Louka Minella.

Il faut dire que l’accent a été porté sur la dynamique du groupe, sa vivacité et sa véracité. « Le casting a été fait en groupe en réalité, en fonction de nos personnalités, de la façon dont nous interagissions tous ensemble, » explique Louka. « L’alchimie a très vite pris », renchérit Kassim.

Quand on leur demande quel est le meilleur souvenir du tournage, les deux jeunes comédiens se regardent et répondent d’une seule voix: « Les studios aquatiques! » 

« On a tourné dans les studios Lites, les plus grands studios aquatiques d’Europe, raconte Louka Minella. J’étais comme un enfant qui arrive dans un parc d’attractions, je posais des questions tout le temps, c’était absolument fascinant! » L’émotion est encore palpable quand les deux garçons se remémorent ces quelques semaines hors du temps. « Moi c’était mon premier gros projet, confie Kassim, et je crois que j’ai rencontré un milieu, un métier. En sortant du tournage, c’est comme si j’avais un tatouage invisible de tous ces souvenirs, de toutes ces rencontres… »

(Photo: Govinda Van Maele)

Louka continue: « Je pensais que ce serait un tournage compliqué, je n’avais jamais eu de tournage aussi long (48 jours!). J’avais un peu peur en commençant, mais finalement grâce à la complicité et à l’énergie du groupe, je n’ai pas vu le temps passer! J’ai même l’impression d’y être encore. »

Cela faisait déjà plusieurs années que les auteur·rices et leur producteur planchaient sur cette histoire, et l’irruption du Covid a bien failli remettre en cause un tournage attendu et espéré depuis longtemps. Autant dire que la reprise des affaires au début de l’été a constitué un réel soulagement, même si le virus ne s’est pas privé de pointer le bout de son nez sur le plateau, forçant l’équipe à faire preuve de souplesse et d’adaptabilité.

« C’est vrai qu’on s’est pris le Covid assez frontalement, confirme André Logie, enfin, surtout Kassim qui l’a contracté! On a dû arrêter le tournage, réorganiser le plan de travail… Evidemment, ça complique un peu les choses! » Louka Minella conclut: « Finalement, le plus frustrant, c’est que le Covid dresse des barrières entre les gens, alors que naturellement, la dynamique d’un tournage, c’est de créer une petite famille. C’était donc difficile d’être privé de tous les moments chaleureux qui ponctuent normalement un tournage, les verres en fin de journée, les soirées, les fêtes de fin de tournage! A cet égard, on est malheureusement restés sur notre faim. »

Serait-ce un appel du pied pour une saison 2? Tous rigolent de bon coeur: « On espère bien! Nous en tous cas, c’est un groupe de jeunes gens que l’on a bien envie de retrouver… »

Et nous de rencontrer! Rendez-vous sur La Une, a priori d’ici la fin du printemps.

 

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