Ses gigantesques toiles sont comme un volcan d’où jaillit une coulée de lave de couleurs

Pour ce deuxième rendez-vous avec les documentaires de création, « Fenêtre sur doc » nous emmène dans l’univers particulier d’un peintre belge atypique : Charles Szymkowicz.

 

De Charleroi, la ville de son enfance et de vie d’artiste à la Pologne, pays d’orgine de ses parents en passant par la Toscane, le territoire de son amitié avec Léo Ferré, ce film nous fait découvrir ces trois univers chers à cet artiste.

 

Charleroyal, le K. Szymkowicz :  un film de Bernard Gillain à découvrir ce jeudi 7 juillet à 21h05 sur La Trois

 

 

 » Charleroyal, Charles des ténèbres, Charleston…  » : c’est ainsi que Léo Ferré surnommait son ami Charles Szymkowicz dans les correspondances qu’il entretenait avec lui.

Emigré de naissance puisque né en Belgique de parents polonais, Charles Szymkowicz a tout ce qu’il faut pour être un émigré. Il voit noir. Lui est d’un noir plutôt tirant vers le roussi et c’est ce qui fait notre entente et déjà, aujourd’hui, notre amitié… écrivait Léo Ferré à son propos en 1974. Ferré et Szymkowicz, deux artistes de la démesure.

Szymkowicz est un peintre hors normes. Ses gigantesques toiles sont comme un volcan d’où jaillit une coulée de lave de couleurs. Ses coups de pinceaux sont tantôt tendres tantôt rageurs. Les personnages qu’il représente interpellent.

 

Charleroi est son cocon d’enfance et de vie d’artiste. La Pologne est son histoire et celle de ses parents juifs polonais fuyant l’antisémitisme des années 30. L’Italie toscane est le territoire de son amitié profonde avec Ferré. C’est sur ces trois territoires que le film nous emmène pour rendre compte des dimensions créatrices, picturales, littéraires et humaines de cet artiste arrimé à son atelier de Gerpinnes. Le film est une plongée permanente dans l’univers d’un peintre et dans la réalité quotidienne d’un homme qui ne cesse de faire des brasses dans les couleurs pour ne pas couler. C’est une succession de tableaux au sens propre et figuré. Il est fait de rencontres et de voyages dans le quotidien et l’histoire passée et présente de l’artiste.

 

 

 

Des textes de Léo Ferré écrits pour son ami et lus par Michel Bouquet s’invitent d’eux-mêmes de par la création d’un portrait de Ferré. Ce portrait, en gestation, la caméra l’observe jusqu’à son aboutissement final :  » …Je lui demande de penser maintenant à l’Italie, aux couleurs du bleu passé de la Toscane. Je lui demande de peindre jaune, et puis mauve et puis mandarine et puis soleil. Quitte un moment le noir, Charles et pars tout seul, toujours, sacré voyageur de Charleroi, sacré  » Charleroyal  » : Léo Ferré 1er septembre 1974

 

La création d’un autoportrait est l’occasion pour le peintre de se raconter dans son atelier. Ce qu’il a à nous dire sur l’art, sur sa vie d’artiste et sur la vie du monde, n’est jamais banal. Enfin musiques et chansons de Léo Ferré s’invitent d’elles-mêmes comme si elles enluminaient les toiles de « Charleroyal « . Deux univers qui s’entremêlent dans un magma de matières musicales, poétiques et picturales.

Production : FDP Productions / la RTBF / Wallonie Image Production (WIP)

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