2013/2014 : David Murgia

2013 a débuté par la création de Discours à la Nation, de l’auteur italien Ascanio Celestini. Un spectacle que je ne lâche plus d’une semelle.

Il y a eu ensuite le tournage de Geronimo sous les consignes et le regard perçants de Tony Gatlif.

 

Et une apparition furtive au milieu des images d’Alleluia, de Fabrice du Welz, pour deux très courtes et très belles scènes aux côtés d’acteurs formidables : Lola Dueñas, Laurent Lucas et la grande Anne-Marie Loop.

 

Si tout va bien pour ces deux longs-métrages, ils sortiront en 2014, dans la foulée de Je te survivrai (tourné fin 2012) du réalisateur Sylvestre Sbille, sélectionné au Festival de l’Alpe d’Huez.

 

Ces trois films n’ont rien en commun, ils sont incomparables.

Ce qui les relie, c’est cette énergie de groupe, cet intense travail collectif (à durée déterminée!) où chaque corps de métier œuvre à la fabrication d’une même histoire qui, au moment du tournage, nous reste en partie insaisissable et de manière absolument différente pour chacun : elle nous dépasse, on la cherche.

 

J’ai beaucoup de chance, d’autres beaux projets se profilent, au milieu d’un calendrier pas toujours évident qui alterne créations et tournées au théâtre, sorties et tournages au cinéma. Il y en a un que j’attends avec impatience. Mais piano piano…

 

Donc oui, de belles choses en vue, c’est vrai.

Bonne année 2014, d’accord.

 

Mais, il faut le dire ici aussi :

 

Il ne fait pas bon pratiquer ce métier en ces temps.

 

En effet, quoi que laisse paraître le petit cas personnel et éphémère d’une poignée d’entre nous, rien ne peut occulter l’inquiétude et la tension grandissante qui règne actuellement chez les créateurs.

 

Impossible d’évoquer 2013 et de penser 2014 sans dire un mot sur les secousses qu’endurent les travailleurs de l’art -et, bien sûr, d’autres travailleurs d’autres secteurs- sous les politiques d’austérité (« inévitables », nous dit-on, « en ces temps de disette.. »)  qui n’en finissent plus de ravager le peu qu’il nous reste.

 

Politiques d’activation et de punitions des demandeurs d’emploi, de plus en plus contraints de se soumettre à l’intérim précarisé, mépris des travailleurs et méconnaissances de leurs conditions de travail, … De là-haut tombent des lois et des projets de loi qui organisent structurellement la paupérisation du secteur culturel. À travers les techniciens, les jeunes sortant des écoles d’art et les créateurs fragilisés, c’est la Culture elle-même qui est dangereusement menacée.

 

De la peur et de la colère, voilà pour 2013.

Une mobilisation largement organisée et une union en marche contre les stratégies de division, voilà ce que j’espère pour 2014.

 

Comme le dit très bien Romain David: c’est une question de dignité. Mieux que moi, ces quelques liens feront un tour d’horizon sur la situation.

Le statut d’artiste ou la chair à canon, Romain David in La Libre Belgique – Lire ICI

 

D’autres lectures et initiatives incontournables  :

 

ConseildeaD,

lettre ouverte de ConseildeaD aux présidents de partis.

groupe facebook

 

ATPS

Les techniciens, c’est fini?

 

HORS CHAMP, techniciens et artistes oeuvrant dans le cinéma

groupe facebook

 

 

Meilleurs voeux

(mais ça ne suffira pas),

 

David

 

Petit souvenir du périple du Raoul Collectif en Amérique du Sud

 

[Photo d’ouverture prise lors de la Première de Discours à la Nation]

 

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