Il a trusté les écrans belges ces 12 derniers mois dans trois rôles forts et emblématiques, un comédien de stand-up en pleine crise existentielle dans Everybody Happy de Nic Balthazar, un roi des Belges émancipé dans King of the Belgians de Peter Brosens et Jessica Woodworth, et récemment, l’impitoyable commissaire Jan Verbeeck dans Dode Hoek/ Angle Mort, le thriller 100% belge de Nabil Ben Yadir, toujours à l’affiche. Ce week-end, il a fait sensation en promenant sa silhouette élégante et longiligne sur la scène des Magritte, où il a remis un Prix. Un homme très occupé, en somme.
Qui est le Commissaire Verbeeck?
C’est un commissaire à la brigade des stups à Anvers, qui a des convictions pour le moins extrémistes, voire racistes. Il a beaucoup de succès parce qu’il a contribué à « nettoyer » Anvers et à y faire baisser la criminalité. Il décide d’entrer en politique, dans un parti d’extrême droite évidemment. Mais avant ça, il doit encore régler une dernière affaire pour son dernier jour en tant que commissaire…Une dernière opération à Charleroi qui lui tient à coeur. Là, il tombe nez à nez avec son passé, et tout bascule.
Comment aborde-t-on un personnage aussi antipathique sur le papier?
Et bien il faut quand même essayer de le faire aimer un petit peu! J’ai beaucoup parlé avec Nabil Ben Yadir du scénario, des personnages, j’avais un peu peur que si mon personnage était trop antipathique, on ne perde le public. J’ai essayé de créer un peu de fragilité chez lui, j’ai essayé d’en faire un homme qui doute, et qui fait des choix discutables. Il me fallait découvrir où se nichaient les failles chez ce personnage.
C’est un personnage déchiré entre deux loyautés?
C’est un personnage extrême, mais pour un acteur, c’est un vrai cadeau de jouer un tel personnage. J’ai beaucoup aimé travailler avec Nabil. J’avais vu Les Barons, on s’est rencontrés à Anvers, il m’a raconté l’histoire, le film qu’il voulait faire. C’était la première fois que je faisais un film de genre, un policier, je voulais faire ça depuis longtemps. C’était une vraie aventure!
Qu’est-ce que ça fait de tourner un film d’action avec courses poursuites?
J’ai demandé à la production de me permettre de rencontrer un vrai commissaire à Anvers, j’ai passé quelques jours avec lui pour voir l’ambiance d’un commissariat. C’était un rôle très physique, intense, d’autant que nous n’avions pas beaucoup de temps, et que j’avais eu un petit accident de scooter juste avant! Il y a avait également un cascadeur qui nous a bien aidés, c’était physiquement dur, mais très amusant à faire. Je n’avais pas vraiment de référence en la matière, mais c’est sûr que ça a fait plaisir au petit garçon que je suis resté, cette envie de jouer les cowboys avec des pistolets!
Quels sont vos projets?
Je suis en train de répéter Richard III de Shakespeare à Anvers, on va faire une petite tournée, on passera au KVS, notamment, et j’y retrouve Jan Decleir, qui est un véritable ami. On se connaît depuis longtemps, et je suis ravi que l’on ait pu enchaîner ces projets, Dode Hoek puis cette pièce. Ensuite, je devrais faire une nouvelle série télé, et après… on verra!