2012, année héroïque ?

L’année 2011 qui se termine sous la pluie et dans le vent, dans les bourrasques neigeuses aussi parfois, fut pourtant fort douce pour le cinéma. Pour le cinéma belge en particulier; des deux côtés de la frontière linguistique. Le Be Film festival l’a rappelé toute cette semaine, passant en revue quelques-unes des productions les plus croustillantes de ces douze derniers mois.

Emboîtant le pas à ce formidable évènement, nous publions dès lundi une rétrospective roborative pour tenter de tracer les lignes de force de ces douze mois qui, l’air de rien, ont modifié en profondeur le paysage du 7e art belge. Trois articles en trois jours pour faire un tour même pas complet du propriétaire. Il est loin le temps où le cinéma belge faisait pitié !

 

Mais tout art, toute industrie, connaît des années fastes et des périodes creuses. L’important est de concrétiser cette envolée dès 2012; à l’étranger, dans les festivals, et sur notre territoire : cette réussite ne peut s’appuyer que sur un intérêt marqué des spectateurs belges pour ses films. Cinevox s’efforcera d’aiguiser votre appétit. Mais c’est toujours vous qui aurez toujours le dernier mot.

 

[Tot Altijd de Nic Balthazar sort le 25 janvier : attention, raz de marée en prévision]

 

La litanie est dans l’air depuis quelque temps: en Flandre, les succès commerciaux sont légion, ce qui n’est pas le cas en Wallonie. Une des raisons est sociologique : seul le cinéma flamand parle directement au public flamand tandis que le spectateur wallon se sent tout aussi concerné par le cinéma français que par celui qui est imaginé, produit, tourné en Wallonie et à Bruxelles. Pourtant, il n’y a que le cinéma belge qui raconte vraiment notre histoire, mais bon…

 

Comme les trois régions se passionnent avant tout pour les blockbusters anglo-saxons distrayants, le sentier qui mène aux films d’ici est très étroit et tortueux. D’autant que les Twilight, Harry Potter, Pirates des Caraïbes et autres Tintin (toutes des franchises) peuvent compter sur des budgets faramineux et des structures promotionnelles impressionnantes. Totalement démesurés par rapport aux moyens limités de l’industrie belge. D’où l’apparition des Magritte et Cinevox qui tentent d’attirer l’œil du public vers les réalisations nationales. D’où l’importance de médiatiser les festivals belges et les succès des films belges à l’étranger. Il n’y a pas de mal à se faire du bien. Et à mettre nos artistes en valeur. Pour permettre une cohabitation la plus harmonieuse possible.

 

[Déjà un million de spectateurs pour Le Gamin au Vélo. et un Golden Globe?]

 

Car ce déficit de reconnaissance n’est pas gravé dans le marbre : il y a quinze ans le cinéma flamand était jugé anecdotique par le public du nord. Et on a peine à imaginer aujourd’hui que le rock belge si trendy aujourd’hui, fut longtemps étiqueté « ringard ».

Ce qui a fait changer le regard des gens sur ces deux courants désormais majeurs? La mise en place de structures dédiées à la promotion, une couverture médiatique dénuée de cynisme et la prise de conscience que l’étranger, lui, considérait nos réalisations artistiques avec curiosité, puis avec intérêt et admiration.

Ces deux mutations très spectaculaires ne se sont pas faites en un jour sur l’intervention bienveillante d’un formidable deus ex machina. Alors, patience, patience. Les indicateurs sont au beau fixe et il n’y a pas de raison que la course s’infléchisse. D’autant que les réalisateurs belges, les acteurs d’ici et les films mis en chantier ou cofinancés par nos producteurs seront nombreux à se frayer un chemin jusqu’aux écrans pendant les prochains mois

 

[Torpedo de Matthieu Donck avec François Damiens devrait faire le buzz en 2012.]

 

Il y a peu, on se serait contenté d’un unique article pour dessiner les contours de notre future production cinématographique. Quand on couche la liste des projets en gestation, en tournage, en postproduction ou en attente d’écrans, on se rend pourtant compte que l’inventaire des œuvres qui vont nous arriver est assez hallucinant.

 

[les producteurs de Hors Les Murs  tétanisés devant une scène clé. Le premier film de David Lambert a des allures de très très grand film – www.stone-design.be]

 

Entre les premiers longs métrages qui nous feront découvrir de nouveaux réalisateurs, le retour aux affaires de quelques artistes majeurs qui nous ont manqué, entre nos acteurs qui travaillent sans arrêt, chez nous ou à l’étranger, les coproductions minoritaires qui amènent du boulot à notre industrie technique en plein boom et les créations nées dans le giron des producteurs belges, on ne saurait plus où donner de la tête sans un minimum d’organisation.

 

C’est pourquoi nous avons préparé une série d’articles thématiques qui se proposent de dresser le panorama le plus exhaustif possible de l’actualité belge des douze mois à venir. Ce zoom sur 2012, divisé en épisodes assez copieux, sera présenté à partir de ce jeudi 29 décembre sur le site de Cinevox. Le dossier se poursuivra jusqu’au lundi 9 janvier 2012. Et risque de vous filer le tournis.

 

Car le cinéma belge, en toute grande forme, n’a pas fini de vous étonner…

 

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