Depuis qu’elle est apparue en fée urbaine contemporaine devant la caméra des frères Dardenne, Cécile de France n’a pas chômé. On l’a vue sur grand écran dans le Baiser du papillon où elle incarnait une infirmière décidée à changer de vie. Mais elle a aussi participé à un autre film. Et se lancera en 2012, à brides abattues, dans deux productions très ambitieuses.
Dans Talk Show, Cécile s’appelle Fleur. Au générique, elle côtoie Mathieu Amalric, Kad Merad et le jeune espoir belge Joffrey Verbruggen, récompensé d’un Magritte en février dernier pour sa performance dans La Régate. Le tournage de ce 5e long métrage de Xavier Giannoli s’est déroulé en février et mars autour d’un thème captivant : pourquoi un homme dans la foule devient-il subitement extraordinairement célèbre?
Le réalisateur du fascinant A l’origine, retrouvait ainsi quelques anciens complices : il fut le premier à faire tourner Kad Merad en 96; dirigea Mathieu Amalric dans L‘Interview, (Palme d’Or du court-métrage en 1998)… et Cécile de France fut l’héroïne de Quand j’étais chanteur. C‘est ce qui s’appelle (au choix) être fidèle et/ou avoir de la suite dans les idées
Courant 2012, Cécile retrouvera aussi le réalisateur qui a fait d’elle la star qu’elle est aujourd’hui et lui a permis de décrocher en 2003 le César du meilleur espoir féminin: Cédric Klapisch. Mais également Romain Duris et Audrey Tautou. Quel casting dans cette Auberge espagnole. Trois ans après ce carton (2.971.899 entrées en France), le cinéaste convoque à nouveau ses jeunes acteurs pour une suite, Les Poupées Russes qui sera un nouveau triomphe au box-office français (2.865.813). Puisque chacun est enthousiaste, Casse-tête chinois, sera bien le dernier volet (envisagé depuis toujours) de cette fort sympathique trilogie. On ne sait pas encore si, comme dans une chanson de Bruel, tous les comédiens ravis de se réunir chantonneront en chœur : « on s’était dit rendez-vous dans dix ans… »
Entre-temps, comme elle a un peu peur de s’ennuyer, Cécile incarnera une trader rapace dans une production EuropaCorp dirigée par le revenant Éric Rochant. Le réalisateur français, qui connut le succès avec Un Monde Sans Pitié, Aux Yeux du Monde et Les Patriotes subit coup sur coup deux terribles échecs assez inattendus avec Total Western et L’École pour tous. Résultat : une cure salutaire de télévision où l’homme s’est refait une santé avec l’excellente série de Canal Plus, Mafiosa.
Certain de son talent, Luc Besson lui a confié les rênes de Mobius, un thriller romantique au look and feel de blockbuster. Ne fut-ce que par son alléchant casting : Mobius marquera le retour sur un plateau de cinéma de Jean Dujardin après son triomphe dans The Artist. L’agent 117 sera ici un espion des services de renseignement qui mène à Monaco une enquête sur un oligarque qui blanchit de l’argent à travers sa banque. C’est dans la Principauté qu’il croisera la belle Cécile qui, selon nos pronostics, ne devrait pas rester insensible à son charme. Mobius, qui sortira à l’hiver 2012, sera, on l’a compris, un film nerveux, plutôt sérieux, totalement dans l’air du temps. Si Rochant retrouve tout son punch (et sa confiance), on ne devrait pas être déçu.
Une chose en tous cas est d’ores et déjà certaine: les aficionados de Cécile de France passeront des prochains mois assez enchanteurs. Rappelons que l’actrice est nommée aux European Movie Awards (remise des prix à Berlin le 3 décembre) dans la catégorie Meilleure Actrice et se retrouvera plus que probablement dans le carré final des prochains Magritte. Voire aux Césars? Mais oui, pourquoi pas…